
Une stablecoin qui entre dans le jeu
JPYC n’a rien d’une simple crypto utilisée pour payer un café. Créée dans un environnement réglementaire strict, cette monnaie numérique est adossée à des réserves bien réelles.
Son PDG, Noritaka Okabe, a révélé que près de 80 % des fonds issus de l’émission des tokens seraient investis dans les obligations d’État japonaises. Le reste serait conservé sur des comptes bancaires.
En d’autres termes, JPYC agit déjà comme un investisseur institutionnel. Dans un pays où la Banque du Japon détient la moitié du marché obligataire et cherche désormais à se retirer progressivement. Une initiative qui arrive à un moment clé pour le marché japonais
Désormais, cette idée qui semblait encore inimaginable il y a quelques années reflète une évolution profonde. Le Japon expérimente donc un modèle où le numérique ne s’oppose plus à la finance classique, mais la prolonge.
Une révolution silencieuse pour la politique monétaire
Derrière l’aspect technique, c’est toute la logique de la politique monétaire japonaise qui pourrait être redéfinie. Si des stablecoins comme JPYC participent au financement de la dette publique, elles deviennent alors des relais indirects de la Banque du Japon.
En investissant dans les obligations d’État, ces stablecoins viennent appuyer la demande. Ce soutien, même indirect, aide à garder les taux d’intérêt sous contrôle, un enjeu essentiel pour l’économie japonaise.
Mais ce virage vers une finance plus numérique n’est pas sans défis. Tout dépendra de la confiance que les utilisateurs accorderont au système. Consciente des différents enjeux, Tokyo a d’ailleurs resserré son cadre réglementaire sur les stablecoins. Elle pourra ainsi encadrer ces initiatives sans freiner l’élan d’innovation qui anime le pays.
Parallèlement, plusieurs grandes banques japonaises travaillent déjà sur leurs propres stablecoins libellées en yen. Une manière d’anticiper ce glissement vers une économie où les actifs numériques circulent à côté des instruments financiers classiques.
🇯🇵 𝗜𝗡𝗦𝗜𝗚𝗛𝗧: JPYC says stablecoin issuers could replace the 𝗕𝗮𝗻𝗸 𝗼𝗳 𝗝𝗮𝗽𝗮𝗻 as major bond buyers.
Stablecoins might soon be holding nations’ debt. 💴 #JPYC #Stablecoin #Crypto #Japan #DeFi #Finance pic.twitter.com/70LLmLEYFp— CNC Signal Global Inc. (@CNCSignalGlobal) November 12, 2025
Un complément, pas un successeur
JPYC n’a pas la prétention de détrôner la Banque du Japon. Son ambition est ailleurs : devenir un pont entre le monde crypto et les marchés financiers du pays.
Certes, ses volumes restent modestes pour l’instant, mais son approche pragmatique séduit. En misant sur la transparence et sur des actifs sûrs, JPYC s’impose comme un acteur à surveiller.
Fidèle à sa réputation de pionnier prudent, le Japon trace donc une voie singulière. Entre innovation et stabilité, il explore une manière inédite d’intégrer la blockchain dans l’économie réelle. La BoJ reste la pièce maîtresse du système. Cependant, elle pourrait bientôt partager le plateau avec des acteurs nés de la technologie.
Sources : Cointelegraph
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