
Une régulation à contre-sens
Pour Sethi, le Royaume-Uni a voulu trop bien faire. À force d’accumuler les procédures, le pays a rendu l’accès aux cryptos interminable. Désormais, chaque investisseur doit franchir une série de contrôles. Ce qui semblait être une bonne intention au départ s’est transformé en véritable parcours du combattant.
« Franchement, devoir passer par quatorze étapes juste pour acheter un peu de Bitcoin, c’est du délire », ironise-t-il, visiblement agacé par la complexité du système. Le dirigeant ne remet pas en cause le principe de la transparence, mais la lourdeur du dispositif.
Selon lui, ces barrières ne font que détourner les utilisateurs vers des plateformes non régulées, moins sûres, mais bien plus simples d’accès.
Quand la prudence freine l’innovation
Kraken n’est pas la seule plateforme à s’inquiéter. Le co-PDG redoute qu’à vouloir tout contrôler, le Royaume-Uni perde son avantage compétitif. Étranglées par la paperasse, les start-up crypto pourraient bien choisir d’aller voir ailleurs.
Pour illustrer son propos, Sethi glisse une image parlante. Au Royaume-Uni, dit-il, les sites crypto affichent presque autant d’avertissements qu’un paquet de cigarettes. Il reconnaît que l’idée part d’une bonne intention, mais le résultat est tout sauf efficace.
À force d’en faire trop, le message se retourne contre son objectif. Ce qui devait rassurer finit par fatiguer. Et dans un secteur où la vitesse est reine, cette inertie a de quoi refroidir les plus motivés.
Arjun Sethi criticized the UK’s crypto regulations for burdening users with excessive disclaimers, saying they worsen customer experience. https://t.co/OqHMyzk1g5 #CryptoRegulations #Kraken #ArjunSethi #CustomerExperience #Blockchain
— Entrepreneur_cm (@entrepreneur_cm) November 12, 2025
Londres entre ambition et excès de prudence
La FCA défend pourtant sa ligne. Depuis octobre 2023, le Royaume-Uni a resserré les règles entourant la promotion et la communication des services liés aux cryptomonnaies.
Désormais, impossible de foncer sans réfléchir : les débutants doivent d’abord patienter quelques jours et démontrer qu’ils savent dans quoi ils mettent les pieds. L’idée est de calmer la frénésie spéculative avant qu’elles ne se transforment en pertes.
Mais cette prudence pourrait coûter cher à Londres. Alors que d’autres capitales, comme Dubaï ou Singapour, cherchent à attirer les acteurs du Web3, le Royaume-Uni donne l’impression de freiner volontairement son marché.
Le gouvernement britannique assure pourtant vouloir faire de la City un centre majeur des actifs numériques. Des discussions avec les États-Unis sont en cours pour harmoniser les réglementations. Mais pour Kraken, le pays s’éloigne peu à peu de cette ambition.
Une ligne de crête fragile
En somme, le patron de Kraken met le doigt sur un équilibre difficile à atteindre. Trop de règles et la crypto perd son élan, trop peu et la confiance vacille. Le vrai défi, selon lui, sera de garder cette ligne fine entre sécurité et liberté, un exercice qui risque de durer encore longtemps.
Sources : Cointelegraph
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