Binance, le plus gros exchange centralisé de crypto-monnaies, a annoncé l’arrêt de ses services en Naira, la monnaie locale nigériane.
Cette décision est consécutive aux différentes accusations émises par les dirigeants du pays au cours de ces derniers jours, présentant notamment la plateforme comme l’un des principaux responsables de la chute actuelle de cette devise. Un coup dur pour le secteur des crypto-monnaies nigérian, déjà impacté par une importante répression menée par le gouvernement actuel.
Binance aurait influencé les taux de change du Naira, selon un haut fonctionnaire nigérian
Quelques mois après avoir vu son ancien PDG Changpeng Zhao plaider coupable pour violation de lois anti-blanchiment d’argent aux États-Unis, Binance fait à nouveau l’objet de graves accusations.
Cette fois-ci, c’est au Nigéria que la plateforme rencontre des problèmes. En effet, selon Olayemi Cardoso, gouverneur de la banque centrale du Nigeria (CBN), les bourses de crypto-monnaies, particulièrement Binance, sont des vecteurs de blanchiment d’argent.
🧑⚖️Les représentants du Nigeria sont furieux contre Binance et demandent des explications concernant des affaires de blanchiment d’argent👇#crypto #binancehttps://t.co/xqb8pgTIr7
— Cryptonaute (@Cryptonaute_btc) March 5, 2024
Pour étayer sa position, ce dernier affirme qu’environ « 26 milliards de dollars ont transité par Binance Nigéria en provenant de sources et d’utilisateurs » non identifiables. Une situation qui met ainsi son entité en difficulté, car incapable de réguler l’ensemble des transactions cryptos effectuées sur le territoire nigérian.
Toutefois, le problème ne se situe pas uniquement à ce niveau. En effet, depuis plusieurs mois, le système économique du pays fait face à la chute quotidienne du Naira, la devise locale. Seulement cette année, elle a perdu 40% de sa valeur entre le 29 janvier et le 16 février, selon les données avancées par le Financial Afrik.
Sur la même période, sa valeur était 2 270 fois inférieure à celle qu’elle avait à sa création par rapport au dollar américain. Ce qui constitue une baisse considérable, surtout pour la première puissance économique en Afrique.
Ainsi, face à cette situation, les exchanges crypto ont été considérés comme une alternative pour les nigérians de protéger leurs actifs.
Une question que les responsables ont soulevée, prétextant que ces mêmes bourses auraient influencé les taux de change, accentuant ainsi l’affaiblissement du Naira. Comme le révèle Bayo Onanuga, conseiller média du président Bola Tinubu, ce serait la principale raison pour laquelle le gouvernement s’est opposé à Binance.
Les services proposés par Binance sur le Naira sont fermés à partir du 8 mars 2024
Avec les nombreuses accusations qui ont été soulevées à son encontre, la plateforme d’échange dirigée par Richard Teng a pris une décision importante. En effet, dans un email dédié à ses utilisateurs nigérians, la société a annoncé qu’il fermerait l’ensemble de ses services basés sur le Naira dès le 8 mars 2024.
Tout ceci en précisant que ces derniers peuvent « continuer à utiliser des services et produits pour d’autres crypto-monnaies disponibles » sur l’exchange. Toutefois, il convient de notifier que Binance n’a pas vraiment montré une position passive depuis le début de cette affaire.
Deux représentants de l’entreprise s’étaient d’ailleurs rendus au Nigéria dans l’espoir de discuter avec le gouvernement sur ces différents problèmes. Ce qui n’a finalement pas été possible, car ils auraient été arrêtés dès leur arrivée selon le Premium Times Nigeria. Des faits que les autorités nigérianes n’ont pas encore confirmés à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Rappelons toutefois qu’une importante répression est menée contre les actifs crypto depuis l’accession de Bola Tinubu à la présidence de l’État fédéral en 2023.
Une situation qui inquiète plusieurs experts, lesquels redoutent le fait qu’elle constitue une pression supplémentaire à l’état actuel de l’économie du pays.
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