L’application intégrale du règlement Markets in Crypto-Assets (MiCA), depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, transforme déjà le marché. Au même moment, l’investisseur américain Eric Semler renforce son trésor de Bitcoin, refusant les doutes de Wall Street.
MiCA stimule volumes et confiance en Europe
En effet, la plateforme Paybis révèle une hausse de 70 % des volumes clients européens au premier trimestre 2025, alors que le nombre de transactions reste quasi stable. Dans le même temps, la part des particuliers chez Coinbase aux États-Unis tombe sous 20 %, signe d’un désengagement outre-Atlantique.
Cette divergence s’explique. MiCA impose des réserves fiduciaires 1:1 aux stablecoins et un passeport unique pour les prestataires, offrant une protection juridique homogène et rassurante. Les acteurs institutionnels reviennent ainsi sur un terrain devenu prévisible.
Plusieurs pays amplifient l’élan. La France affiche +175 % d’activité Paybis grâce à son avance réglementaire, l’Allemagne prépare un règlement crypto chez Clearstream, tandis que les Pays-Bas dominent toujours les infrastructures de paiement. Pour approfondir, lire cet article sur l’avenir des stablecoins en Europe.
Les exchanges se précipitent pour leur licence unique
Dès janvier, OKX, Crypto.com et Bybit ont obtenu leur autorisation MiCA, anticipant l’effervescence réglementaire. Le 20 juin, Coinbase a reçu le feu vert du régulateur luxembourgeois, ce qui lui ouvre les 27 marchés de l’Union.
Grâce au passeport, un seul agrément permet de proposer produits au détail et dérivés dans toute l’UE. Toutefois, six pays n’ont pas encore transposé toutes les normes techniques ; l’ESMA craint donc un “forum shopping” réglementaire si les contrôles diffèrent trop.
Les discussions se poursuivent pour renforcer les pouvoirs de l’autorité européenne. En parallèle, les gestionnaires d’actifs intègrent des clauses MiCA dans leurs ETF, et CoinMarketCap suit désormais les jetons enregistrés, comme Bitcoin, offrant une transparence supplémentaire.
Semler, le pari contrarien sur le trésor Bitcoin
Eric Semler, président de Semler Scientific, juge que beaucoup d’investisseurs américains assimilent Bitcoin à une mode appelée à « s’éteindre après Trump ». Il y voit une opportunité asymétrique.
$SMLR appoints Joe Burnett @IIICapital as Director of Bitcoin Strategy. Announces three-year plan to own 105,000 #Bitcoins by Year-End 2027. So fired up to have Joe on board to help with this exciting new chapter in Semler's $BTC mission. 🚀
— Eric Semler (@SemlerEric) June 19, 2025
L’entreprise détient déjà 4 449 BTC (plus de 450 M$) et vise 10 000 BTC d’ici fin 2025 avant d’atteindre 105 000 BTC en 2027. En effet, Semler estime que la rareté algorithmique de Bitcoin transcende les cycles politiques.
De plus, selon lui le succès de MiCA prouve qu’un cadre clair déclenche la demande ; il parie donc sur un effet miroir aux États-Unis lorsque l’incertitude législative cessera.
Toutefois, les défis subsistent. L’ESMA affine encore les normes d’audit, et la DeFi réclame des ajustements. Si Washington n’adopte pas rapidement le GENIUS Act, l’Europe pourrait consolider sa domination réglementaire et capter durablement capitaux, talents et start-ups.
Sources
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