Le Michigan refait parler de lui avec une initiative qui intrigue autant qu’elle divise. Après sept mois de silence, un projet de loi revient à l’ordre du jour. Il prévoit d’ouvrir la porte à une réserve publique en Bitcoin, une première dans l’histoire de l’État.
Un texte qui veut bousculer la gestion des fonds publics
Présenté pour la première fois en février, le House Bill 4087 a longtemps stagné dans les couloirs du parlement. Le voilà de retour. S’il est adopté, il permettra au Trésor du Michigan d’investir une partie de ses fonds dans le Bitcoin. Jusqu’à 10 % du fonds de stabilisation budgétaire et du fonds général pourraient être convertis en actifs numériques.
Les partisans de la mesure avancent une logique simple. Diversifier les réserves de l’État permettrait d’anticiper une mutation déjà en marche.
Pour eux, le Bitcoin, malgré ses fluctuations, peut jouer le rôle d’un actif refuge à long terme. Dans un contexte marqué par l’inflation et une dette américaine jugée préoccupante, certains estiment qu’il pourrait mieux protéger les finances publiques.
Le texte va plus loin qu’une simple déclaration d’intention. Il détaille les modalités de gestion des cryptomonnaies. Les avoirs ne seraient pas conservés directement par l’État mais confiés à des prestataires agréés. Un cadre de sécurité strict encadrerait leur garde afin de réduire au maximum les risques de perte ou de piratage.
Cette démarche montre que les élus ne veulent pas foncer tête baissée. Ils tentent un compromis, en testant un modèle encadré et à petite échelle. Ce jeu d’équilibriste, mêlant prudence et innovation, suscite désormais l’intérêt bien au-delà du Michigan.
🇺🇸 Michigan’s 𝗕𝗶𝘁𝗰𝗼𝗶𝗻 𝗥𝗲𝘀𝗲𝗿𝘃𝗲 𝗯𝗶𝗹𝗹 (𝗛𝗕 𝟰𝟬𝟴𝟳) advances for the first time since February — moving to its second House reading. The bill would allow up to 𝟭𝟬% 𝗼𝗳 𝘀𝘁𝗮𝘁𝗲 𝗳𝘂𝗻𝗱𝘀 to be invested in crypto. pic.twitter.com/ZQ0wXm217l
— CNC Signal Global Inc. (@CNCSignalGlobal) September 19, 2025
Des espoirs, mais aussi de fortes réticences
L’initiative suscite des réactions contrastées. Les partisans du projet y voient une étape inévitable. Selon eux, l’argent public doit enfin suivre le mouvement et tenir compte de la montée en puissance des cryptomonnaies.
De grandes institutions financières américaines se sont déjà positionnées. L’État du Michigan pourrait, lui aussi, profiter de son statut de pionnier pour attirer des capitaux et envoyer un signal fort.
De leur côté, les opposants ne partagent pas cet enthousiasme. Pour eux, le Bitcoin reste un actif trop instable, capable de perdre une large part de sa valeur en très peu de temps. Un fonds de stabilisation budgétaire, rappellent-ils, doit servir de coussin en cas de crise, non d’instrument spéculatif.
Cette confrontation illustre un débat plus large. Faut-il considérer le Bitcoin comme un simple pari financier ou comme une véritable réserve de valeur ? Les États qui choisissent de s’y exposer deviennent des terrains d’expérimentation. En rouvrant ce dossier, le Michigan s’invite au cœur d’une discussion qui concerne désormais tout le pays.
Un test grandeur nature pour l’avenir
Si le Michigan parvient à franchir le pas et à mettre du Bitcoin dans ses caisses, il n’est pas impossible que d’autres États s’y intéressent à leur tour. Pour l’instant, rien n’est joué. Le projet divise, mais il ne passe pas inaperçu. Pour certains, c’est un choix audacieux qui anticipe l’avenir. Pour d’autres, c’est une prise de risque qui pourrait coûter cher. Une chose est sûre : la crypto s’impose désormais dans le débat politique américain.
Sources : CoinDesk
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