L’Union européenne étudie actuellement la possibilité d’interdire l’usage du stablecoin A7A5, une cryptomonnaie adossée au rouble russe. Cette mesure viserait à empêcher les particuliers et les entreprises d’utiliser cette alternative numérique pour échapper aux sanctions économiques imposées à la Russie depuis le début du conflit en Ukraine.
L’UE veut limiter l’usage des stablecoins comme solution de contournement
Selon un rapport de Bloomberg publié le 6 octobre, les autorités européennes envisagent d’interdire l’utilisation du stablecoin A7A5 sur le territoire de l’Union. Si cette proposition est adoptée, les citoyens et entreprises domiciliés au sein de l’UE ne pourraient plus utiliser cette cryptomonnaie, que ce soit directement ou en passant par des intermédiaires.
A7A5 domine désormais le marché des stablecoins adossés à d’autres devises que le dollar, ce qui représente une alternative indéniable pour les acteurs souhaitant échapper à la dépendance au billet vert. Cependant, son ancrage au rouble et son utilisation croissante dans des transactions transfrontalières suspectes inquiètent Bruxelles.
Cette réflexion s’inscrit dans un contexte plus large où l’Union européenne renforce sa surveillance des stablecoins. Récemment, Bruxelles a réclamé des règles d’urgence pour encadrer leur circulation en pleine expansion sur le marché européen.
The European Union has proposed imposing sanctions on A7A5, a ruble-backed stablecoin tied to sanctioned Russian actors https://t.co/4vNZ50plrN
— Bloomberg (@business) October 6, 2025
Un projet encore en discussion entre les États membres
Avant toute mise en œuvre, les 27 pays de l’Union européenne devront approuver cet accord à l’unanimité. Actuellement, le texte ne constitue qu’un projet de loi susceptible d’évoluer avant son adoption finale. Selon le Conseil de l’Union européenne, les sanctions ont pour objectif d’inciter les responsables derrière ces manœuvres à changer de comportement tout en favorisant une approche conforme à la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE.
Fin septembre, à la suite de l’annonce par l’Union européenne de nouvelles restrictions visant les plateformes d’échange de crypto-actifs, la valeur du stablecoin A7A5 avait fortement augmenté. Sa capitalisation est passée d’environ 140 millions à plus de 490 millions de dollars entre le 19 et le 26 septembre. D’ailleurs, l’Autorité bancaire européenne a récemment réagi concernant les risques systémiques que pourraient représenter ces actifs numériques en cas de défaut de contrôle.
Un durcissement économique global de la part de l’Union européenne
Cette proposition s’inscrit dans le cadre du 19ᵉ paquet de sanctions européennes contre la Russie, présenté début octobre par Ursula von der Leyen. L’Union européenne entend renforcer la pression économique sur Moscou en étendant les restrictions aux banques, plateformes crypto et transactions énergétiques. Concrètement, ces mesures visent à réduire les revenus russes et à fermer les brèches financières utilisées par la Russie pour contourner les sanctions existantes.
Selon Bruxelles, l’objectif est de réduire les revenus issus des énergies fossiles tout en empêchant les contournements via des circuits numériques ou parallèles. En clair, ces mesures s’ajoutent à une série de sanctions qui ont déjà fortement ralenti l’économie russe, marquée par une inflation élevée et des taux d’intérêt colossaux.
À ce jour, la capitalisation du A7A5 reste proche des 500 millions de dollars selon les données de marché. Une évolution que les autorités européennes suivent de près, alors que le cadre légal autour des cryptomonnaies se renforce progressivement sur le continent.
Sources : Bloomberg, Commission européenne
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