Bitcoin, cet « or numérique » est souvent qualifié de valeur refuge par ses plus fidèles partisans. Mais pour le CEO de Bitwise, Hunter Horsley, cette appellation est davantage un frein pour la crypto.
Pour lui, Bitcoin doit davantage prouver sa valeur face aux obligations souveraines américaines, notamment les bons du Trésor américain. Cette déclaration audacieuse redéfinit le combat de l’actif qui se fraye petit à petit un chemin dans le paysage économique et financier mondial.
Bitcoin vs obligations : deux visions du monde s’entrechoquent
Dans un post publié sur X, Hunter Horsley explique que Bitcoin se définit avant tout comme un actif apolitique. Pour faire simple, ce dernier n’est pas soumis au bon vouloir d’un État ou d’une banque centrale comme peut l’être le dollar. Mais contrairement à l’or, ce dernier doit désormais batailler avec un adversaire de poids, les obligations d’État.
Il déclare alors :
Je pense que la concurrence du Bitcoin finira par être les bons du Trésor américain et d’autres obligations d’État comme les gilts britanniques – Ce sont les SOV (valeurs refuges contrôlées par les gouvernements) politiques ultimes.
I don't think Bitcoin's competition is going to end up being gold.
They're both apolitical stores of value. Gold lower vol, Bitcoin higher vol. Investors seeking apolitical SOVs will like both.
Rather, I think Bitcoin's competition is going to end up being U.S. Treasuries and…
— Hunter Horsley (@HHorsley) June 20, 2025
Les bons du Trésor et autres obligations sont, en effet, profondément enracinés dans les politiques monétaires. Leur rendement, leur émission et leur liquidité dépendent exclusivement du bon vouloir et des décisions des gouvernements.
Au contraire, Bitcoin propose un autre modèle et tire sa valeur de facteurs psychologiques, macroéconomiques et technologiques. Ces deux visions totalement opposées risquent de se faire concurrencer dans les années à venir.
Pour le moment, la principale épargne des ménages américains reste l’immobilier. Mais Bitcoin pourrait devenir une alternative forte grâce à sa liquidité exemplaire. La crypto continue de proposer une hausse de prix au fil des années. Sa quantité finie joue en faveur de son image de réserve de valeur à part entière.
Horsley n’aime pas le terme d’or numérique du Bitcoin
Hunter Horsley estime que la qualification de Bitcoin comme « or numérique » ne joue pas en sa faveur. Comme argument, il évoque le fait que l’or est loin d’être l’actif le plus populaire dans les portefeuilles. En plus de cela, les investisseurs n’ont pas pour seule opportunité Bitcoin.
Ces derniers sont capables de faire des placements qui peuvent leur rapporter 10 fois leur mise de départ. Bitcoin, lui, semble avoir peu de chances d’atteindre le million de dollars dans un futur proche (possible à long terme).
It used to be that "regulatory uncertainty" was Bitcoin's biggest obstacle for investors.
This is no longer the case in 2025, which is a huge unlock. It's impact still hasn't fully manifested.
So, what are the biggest obstacles now?
I see two coming up in conversations:
(1)…
— Hunter Horsley (@HHorsley) June 20, 2025
Si le flou réglementaire paraît avoir été levé, Bitcoin doit maintenant affronter d’autres démons. La crypto n’est plus les mains liées par les autorités régulatrices. Le président actuel, Donald Trump, pousse la SEC à relâcher la pression. Et cela marche, cette dernière montre des signaux encourageants pour la suite.
Mais si Bitcoin veut poursuivre son expansion, il devra continuer de convaincre le grand public et les États. Pour le moment, il ne semble pas encore empiéter sur le territoire des obligations. Mais Trump a toutefois évoqué la possibilité de l’intégrer dans les réserves d’État. Si ce projet se concrétisait, ce serait une véritable victoire pour Bitcoin qui se ferait une place majeure dans la stratégie financière du pays.
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