Boursier.com : Nexans a rempli ses objectifs 2010, grâce à un second semestre de très bonne facture, qui témoigne de la vitalité de la reprise dont vous avez bénéficié…
F.V : Le début 2010 a été difficile. Nous avons constaté une reprise au deuxième semestre et plus particulièrement au quatrième trimestre. Les zones géographiques qui ont tiré cette reprise vers le haut sont les pays émergents, notamment le Brésil qui rebondit fortement. Pour ce qui est des secteurs, le retour en grâce est fort dans les activités de la haute tension sous-marine et terrestre. Nous avons aussi enregistré une incontestable reprise de l’environnement industriel européen, tiré par l’Allemagne et ses activités d’automobile, d’automation de machines-outils.
Boursier.com : En conséquence, quels objectifs financiers annoncez-vous au Marché pour 2011 ?
F.V : Compte tenu du début 2010 difficile, l’effet de base sera favorable au premier semestre. Il devrait se tasser au deuxième semestre et nous devrions finalement atteindre environ 5% de croissance organique pour nos ventes sur l’ensemble de l’année, ce qui devrait nous amener à un taux de marge opérationnelle de 5,5%, en amélioration par rapport à 2010.
Boursier.com : Les premières tendances de début 2011 vous confortent-elles dans ce scénario ?
F.V : Les chiffres du mois de janvier sont très encourageants. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps ! Attendons encore un peu pour valider ces premières données favorables.
Boursier.com : Au-delà de 2011, quelles sont les grandes tendances de moyen-terme et les grands projets auxquels Nexans va être confronté dans les prochaines années?
F.V : Les perspectives de moyen terme sont bonnes pour le marché du câble, parce que le monde a besoin de développer ses réseaux d’énergie et de transmission. Les pays émergents ont aussi besoin de développer leurs réseaux de distribution. D’autre part, les sources d’énergies renouvelables et notamment l’éolien sont indiscutables. La France entend développer une capacité de 6.000 MW, ce qui est déjà le cas du Royaume-Uni, de la Belgique, du Danemark ou l’Allemagne. C’est un gisement de profitabilité et de croissance pour Nexans. Enfin, on peut aussi parler des interconnexions européennes qui égalisent et lissent la charge et la consommation d’électricité entre pays. Il s’agit là encore d’éléments très positifs à moyen terme pour Nexans.
Boursier.com : Nexans dépend fortement du prix du cuivre, en nette augmentation en 2010, avec un record de 10.000 $ la tonne. Quelle est votre politique pour en atténuer les effets?
F.V : Nous avons la chance d’avoir une industrie vertueuse à ce sujet : nous avons en effet la capacité de répercuter les hausses du prix du cuivre auprès de nos clients. Le facteur « hausse du prix du cuivre » est donc neutre pour nous et n’affecte pas notre rentabilité. L’atteinte du seuil de 10.000 $ la tonne n’a pas modifié les comportements d’achat de nos clients.
Boursier.com : Vous avez expliqué regarder de façon active d’éventuelles acquisitions en Chine ou au Moyen-Orient, faut-il donc s’attendre à des annonces en 2011 ?
F.V : Nous y travaillons et s’il devait y avoir des opérations, elles seront annoncées le moment venu…