Boursier.com : En novembre dernier, vous nous expliquiez être légèrement en avance sur votre plan de marche. Le confirmez-vous en ce début 2011 ?
J.B. : C’est toujours le cas effectivement, notamment par rapport au lancement d’un pilote industriel fin 2012 dans les biocarburants en partenariat avec Tereos. En outre, nous entrons en négociations avec différents chimistes pour envisager les applications possibles dans les technologies vertes. Et nous signerons en 2011, un premier contrat de partenariat avec un acteur de l’industrie des plastiques.
Boursier.com : Comment comptez-vous convaincre les industriels ?
J.B. : Nous annonçons le recrutement de Michael Krel, ingénieur diplômé de l’école Polytechnique et docteur ès-sciences en chimie organique. Sa mission sera de conclure les prochains partenariats industriels, notamment les partenariats et accords de licences avec les industriels des biocarburants et de la chimie au plan international. Avant de rejoindre Deinove, il a notamment été responsable du Business Development de Metabolic Explorer jusqu’en 2010.
Boursier.com : Concernant le pôle » pharma « , où en êtes-vous ?
J.B. : Cette famille de bactéries est inconnue et n’a jamais été exploitée dans ce domaine. Nous estimons que le potentiel est réel pour développer un nouvel antibiotique. Ce qui n’a plus été fait depuis 30 ans ! L’objectif est de tester nos meilleures souches avec les bactéries multi résistantes que nous rencontrons notamment dans les hôpitaux et qui sont responsables des maladies nosocomiales, 50000 morts par an en Europe. Dès qu’une de nos souches fonctionnera, nous foncerons ! Nous allons signer les premiers contrats auprès d’hôpitaux pour avoir accès aux souches infectieuses.
Boursier.com : Qu’allez-vous adopter comme stratégie de développement sur ce secteur précis ?
J.B. : Aucun modèle économique n’est arrêté à ce jour. Nous sommes ouverts. Soit nous vendrons les molécules très tôt, soit nous les développerons un peu plus longtemps.
Boursier.com : Dans le domaine des biocarburants, comment évaluez-vous vos chances de réussite ?
J.B. : Elles sont de 25/30% pour passer du laboratoire au pilote de 2 litres. Et de 30/40% pour passer du 2 litres au pilote de 300 litres. Mais une fois gagné le pilote de 300 L, nous avons 90% que ça fonctionne ! Nous approchons désormais du pilote de 2 L…
Boursier.com : Votre partenaire, Tereos pilote les tests, quelle est sa capacité de production en cas de réussite et quels revenus espérez-vous?
J.B. : L’usine de Tereos peut produire 300 millions de litres, sachant que le bioéthanol vaut aujourd’hui 0,55 EUR le litre, environ. Les négociations que nous avons eu avec Tereos ont abouti, pour nous, à une évaluation des revenus de 15 ME par an environ, ce qui signifie, atteindre la profitabilité en une année pour Deinove !
Boursier.com : Vous avez annoncé être sur le point d’obtenir un brevet. Que couvre-t-il exactement ?
J.B : Nous nous réjouissons de cette nouvelle. Nous avions opté pour une procédure accélérée, elle n’aura duré que 4 ans, contre une dizaine d’années habituellement. L’Union Européenne a accepté toutes les propriétés sur les technologies. Le brevet couvre donc notre procédé d’ingénierie génétique exploitant la capacité unique d’auto-réparation des Déinocoques, qui permettra à la société de disposer de l’exclusivité de l’exploitation commerciale des outils génétiques liés aux Déinocoques.