actuentretien olivier millet president ofi private
Non classé

Entretien avec Olivier Millet, Président d’OFI Private Equity Capital

Boursier.com : En quoi va consister l’appel au marché annoncé par Ofi Private Equity ?

O.M. : Ce renforcement de fonds propres va nous doter de moyens supplémentaires de développement pour soutenir les sociétés de notre portefeuille dont la plupart sont en phase d’acquisition et de croissance. Mais cette augmentation de capital va aussi et surtout nous permettre d’être de nouveau à l’achat et de poursuivre la diversification du patrimoine de la société.

Boursier.com : Quel type de sociétés souhaitez-vous acquérir ?

O.M. : Nous visons le même type de sociétés que celles déjà présentes dans notre patrimoine… Il s’agit donc d’entreprises bien gérées et profitables, dont la valeur ou le chiffre d’affaires ne dépassent pas 100 Millions d’euros. Nous souhaitons par ailleurs accompagner leurs équipes de management sur deux dimensions, à savoir l’internationalisation d’une part et les enjeux extra-financiers d’autre part (sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Boursier.com : La période est-elle propice aux acquisitions ?

O.M. : Oui, si nous procédons de manière prudente… Mais je pense que si une société est parvenue à maintenir son activité ou a été en croissance en 2008-2009 dans un environnement aussi difficile, c’est une société qui a de grandes qualités.

Boursier.com : Il est assez difficile de lever de l’argent en bourse pour une entreprise de taille moyenne. Etes-vous cependant confiants sur cet appel au marché ?

O.M. : Nous sommes très confiants pour deux raisons : D’abord pour les qualités intrinsèques de notre portefeuille, mais également parce que nous avons le soutien sans faille de notre actionnaire majoritaire (groupe d’assurance Macif) qui a décidé d’établir sa quote-part avant l’ouverture de l’appel au marché, qui représente 35% de flottant dans notre cas. Nous avions réuni près de 95% de la somme. L’opération se clôture dans deux jours et nous attendons les résultats avec un peu de sur-souscription…

Boursier.com : Est-ce la vocation de la Macif d’être actionnaire à long terme d’une société comme OFI ?

O.M. : Je pense que l’univers mutualiste gère des actifs et, dans le cadre d’une politique de diversification de patrimoine, une part de ‘Private Equity’ a du sens. Nous représentons cependant une part marginale en termes d’exposition pour un groupe comme la Macif, mais nous avons la chance d’avoir un partenaire très attentif à la qualité de gestion et qui nous accompagne dans notre développement…

Boursier.com : L’éventail de vos activités est très large compte tenu de vos participations. Comment percevez-vous aujourd’hui l’évolution de la conjoncture économique ?

O.M. : Nous ne sommes pas représentatifs de la macroéconomie puisque nous sommes présents dans les entreprises de petite taille qui ont une très grande capacité d’adaptation. Elles ont d’ailleurs très bien résisté en 2009 et les dirigeants ont su saisir les opportunités de croissance, alors même que la situation était difficile… Aujourd’hui des entreprises comme Léon de Bruxelles ou Dessange sont en croissance, indépendamment du contexte favorable ou non de l’économie.

Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles est un rédacteur expérimenté, livrant ses travaux de fond à Actufinance. Durant ses années d’étude à la fac d’éco-gestion, il a développé ses connaissances sur l’économie et sur le monde de la finance. Grâce à cette formation, il a réussi à mieux comprendre les objets et les instruments de l’univers financier, il a pu redécouvrir le plein potentiel du marché crypto. Charles est un écrivain français, dévoué à créer une planète consciente. Il a écrit son premier livre à 10 ans, et en a écrit quatre autres depuis. Allant de la spiritualité jusqu’à la santé naturelle, il met désormais ses compétences d’écrivain au service de l’éducation des crypto-monnaies. Il a fait plusieurs années en faculté de médecine et a obtenu des diplômes dans l’alimentation. En utilisant ses connaissances, il a pu devenir coach en santé, afin d’aider le plus de personnes possible à retrouver leur santé optimale. Les similitudes entre la permaculture et le Bitcoin sont, pour lui, frappantes. Il décide alors de rejoindre la formation de la « Crypto-Academy », du célèbre YouTubeur Pompliano. Suite à un mois en formation, avec les meilleurs spécialistes des crypto-monnaies, pour finalement recevoir un diplôme NFT. Charles est, depuis 2022, au cœur des crypto-monnaies et de la technologie blockchain. C’est pourquoi Charles a rejoint tout naturellement l’équipe d'Actufinance. L’industrie crypto, étant encore toute jeune, nécessite des passionnés. Dans le but d’accélérer leur adoption. Il fera tout pour continuer à éduquer les autres, sur cette nouvelle technologie. Retrouvez-le sur ses réseaux, et sur Business 2 Community également, où il écrit des news de façon quotidienne.

Boursier.com : Depuis quand avez-vous intégré l’analyse extra-financière au sein de votre société ?

O. M. : Depuis une année… Concrètement, nous avons démarré avec l’embauche d’une Directrice du Développement Durable mais aussi avec la préparation du premier rapport de développement durable d’OFI Private Equity à l’occasion de la clôture de l’exercice 2008.

Boursier.com : Pourquoi cette démarche ?

O. M. : En tant qu’investisseur de long terme, il est logique de s’intéresser aux critères financiers (l’évolution de l’activité, la rentabilité, l’endettement…). Toutefois, compte tenu de l’évolution économique, il faut se projeter en avant… Les critères extra-financiers sont les bons outils complémentaires pour comprendre réellement l’intimité des entreprises dans les domaines sociaux, environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Ils pèsent de plus en plus dans la valeur d’une entreprise.

Boursier.com : Concrètement, comment se traduit cette démarche au niveau des entreprises ?

O. M. : Il y a eu deux étapes… Tout d’abord, nous sommes allés rencontrer les dirigeants des sociétés où nous sommes majoritaires pour les convaincre de l’intérêt de la démarche et les aider à structurer leur approche dans ce domaine. Dans un second temps, les sociétés ont établi un premier bilan des différents critères ESG,, chacune des sociétés cherchant à s’approprier ces enjeux. Entrées dans une démarche de progrès, plusieurs sociétés de notre portefeuille ont créé des groupes de travail et devraient nommer d’ici la fin de l’année des Directeurs du Développement Durable. Désormais, les sociétés travaillent projet par projet pour améliorer chacun des paramètres …

Boursier.com : Un reporting sur ces différents aspects est-il envisageable ?

O. M. : Un reporting sur ces critères est bien sûr réalisable et nécessaire : nous établissons actuellement les critères sur lesquels nous allons demander aux entreprises de  » reporter « . Cette démarche va ensuite permettre à OFI Private Equity, société cotée, de publier de manière consolidée les progrès qui auront été réalisés.

Boursier.com : Cette démarche est-t-elle créatrice de valeur pour l’entreprise ?

O. M. : Comme, nous sommes en période de crise, les premiers investissements vont chercher à avoir des retours relativement rapides… Il y a des sujets plus ou moins faciles à traiter comme, par exemple, les questions d’ordre énergétiques ou de consommation … Investir sur ces sujets là va permettre de réaliser des économies à moyen terme, : c’est un bon moyen de montrer la valeur des aspects extra-financiers et leurs impacts. En revanche, curieusement, des sujets sociaux comme les budgets de formation, l’emploi des handicapés sont tout aussi importants et auront beaucoup d’impacts sur le long terme. Démontrer qu’il y a  » surperformance  » pour celui qui a une démarche ESG, c’est un peu difficile, mais démontrer qu’une telle démarche fait partie intégrante d’une très bonne performance existante, là c’est tout à fait réalisable !…

Boursier.com : La crise actuelle a-t-elle pénalisé cette démarche ?

O. M. : De manière anecdotique, nous avons embauché la Directrice du Développement Durable durant la mi-septembre 2008 pendant le démarrage de la crise. Globalement, ces critères ne sont pas un frein puisque le pilotage de ces derniers commence par un peu d’introspection… Le chef d’entreprise a besoin de gérer à la fois son court terme et de réfléchir à l’avenir et de ce qui protégera sa performance. Nous, en tant qu’actionnaire, nous devons l’aider à lever la tête, pour voir au-delà des cinq ans. Les outils extra-financiers sont un des bons outils pour construire cette vision!…

Boursier.com : Pourquoi le Private-Equity peut il jouer un rôle plus important que la gestion traditionnelle ?

O. M. : L’opportunité proposée au Private Equity est de montrer que nous avons vraiment les moyens de faire bouger les choses. De manière historique, nous les avons fait bouger avec l’intégration des schémas de budget, de reporting et de gestion du BFR… A l’heure d’aujourd’hui, nous devons expliquer aux dirigeants que les critères extra-financiers sont aussi importants que leurs homologues financiers. Ils font partie intégrante des éléments de bonne gestion. En tant qu’actionnaire majoritaire, nous avons une vraie capacité d’influence sur ces sociétés…

Boursier.com : N’est-ce pas une façon pour le Private Equity de redorer son blason après avoir subi de fortes critiques, notamment en termes d’emplois ?

O. M. : Je pense que la critique sur l’industrie du Private Equity vient du fait qu’elle a rencontré de nombreux succès… Ces derniers ont amené à des excès mais, globalement, la majorité de notre industrie à une démarche saine et rationnelle depuis très longtemps… La critique actuelle se canalise sur quelques accidents. L’industrie a besoin de montrer qu’elle est capable de faire des choses utiles dans ce domaine, comme elle a été par le passé, source d’innovation, d’emploi et de développement économique. C’est peut être un bon moyen d’expliquer concrètement que le rôle de l’actionnaire est de fortifier les sociétés via les sujets extra-financiers.

Boursier.com : A l’avenir, qu’est ce qui pourrait favoriser le développement de la démarche extra-financière ?

O. M. : Après les périodes de boîtes noires, l’investisseur, qu’il soit institutionnel ou privé, a mis de l’argent dans des mécanismes incompris avec des rentabilités élevées… A l’avenir, il va devenir de plus en plus responsable et va vouloir qu’on lui explique avec beaucoup de transparence les divers mécanismes de ses placements boursiers et investissements non cotés. C’est sous la pression des investisseurs que l’industrie va basculer vers la prise en compte de ces critères extra-financiers.

Boursier.com : Et pour les entreprises ?

O. M. : Il y a des plaques tectoniques qui bougent, le consommateur et les pouvoirs publics sont aussi entrain d’évoluer substantiellement, Les lois Grenelle 1 et 2 vont changer les rapports à l’intérieur du business… L’entreprise doit s’adapter à tous ses éléments et les critères extra-financiers en sont un des moyens importants.

Charles Ledoux

Charles Ledoux

Charles est un rédacteur expérimenté, livrant ses travaux de fond à Actufinance. Durant ses années d’étude à la fac d’éco-gestion, il a développé ses connaissances sur l’économie et sur le monde de la finance. Grâce à cette formation, il a réussi à mieux comprendre les objets et les instruments de l’univers financier, il a pu redécouvrir le plein potentiel du marché crypto. Charles est un écrivain français, dévoué à créer une planète consciente. Il a écrit son premier livre à 10 ans, et en a écrit quatre autres depuis. Allant de la spiritualité jusqu’à la santé naturelle, il met désormais ses compétences d’écrivain au service de l’éducation des crypto-monnaies. Il a fait plusieurs années en faculté de médecine et a obtenu des diplômes dans l’alimentation. En utilisant ses connaissances, il a pu devenir coach en santé, afin d’aider le plus de personnes possible à retrouver leur santé optimale. Les similitudes entre la permaculture et le Bitcoin sont, pour lui, frappantes. Il décide alors de rejoindre la formation de la « Crypto-Academy », du célèbre YouTubeur Pompliano. Suite à un mois en formation, avec les meilleurs spécialistes des crypto-monnaies, pour finalement recevoir un diplôme NFT. Charles est, depuis 2022, au cœur des crypto-monnaies et de la technologie blockchain. C’est pourquoi Charles a rejoint tout naturellement l’équipe d'Actufinance. L’industrie crypto, étant encore toute jeune, nécessite des passionnés. Dans le but d’accélérer leur adoption. Il fera tout pour continuer à éduquer les autres, sur cette nouvelle technologie. Retrouvez-le sur ses réseaux, et sur Business 2 Community également, où il écrit des news de façon quotidienne.

Dernières Actualités

Crypto-monnaies

Bitget acquiert une participation majoritaire dans le portefeuille Bitkeep pour les cryptomonnaies

Crypto-monnaies

DWF Labs annonce des investissements dans les entreprises Synthetix, Radix et Tomi

DWF Labs, une entreprise de crypto-monnaie basée à Singapour, a annoncé récemment son investissement dans trois nouvelles entreprises de blockchain. Cette semaine, la firme a investi dans Synthetix, Radix et Tomi, trois entreprises de premier plan dans le domaine de la technologie blockchain. Ces investissements soulignent l’engagement de DWF Labs à soutenir les projets innovants...

métavers crypto revenus passifs
Crypto-monnaies

Explorez le métavers de cette crypto et gagnez des revenus passifs

Vous êtes-vous déjà demandé quelle était l’ampleur du secteur des métavers ? Des études ont évalué ce secteur à 68,49 milliards de dollars en 2022 et prévoient qu’il dépassera 1,3 billion de dollars d’ici 2030. Pour mettre cela en perspective, l’ensemble de l’industrie crypto a une capitalisation boursière de 1,17 trillion de dollars au moment...

Cryptos IMPT et C+Charge : Une nouvelle façon de compenser votre empreinte carbone
Crypto-monnaies, NFT

Cryptos IMPT et C+Charge : Une nouvelle façon de compenser votre empreinte carbone

Crypto-monnaies

Vous pouvez désormais acheter et vendre des NFT Ordinals sur Magic Eden

Crypto-monnaies

Fini le trading Bitcoin sans frais sur Binance

Crypto-monnaies

Le minage de Bitcoin, une aide pour la « croissance économique » US ?