Boursier.com : Egide a donc terminé l’exercice 2010 sur un bénéfice. Mais sans la cession des murs votre site de Bollène cela n’aurait pas été le cas. Tablez-vous sur un EBITDA dans le vert en 2011 ?
P.B. : 2010 a été pour Egide l’année de la sortie de crise. Cela se traduit par le retour à l’équilibre et par une forte croissance. Ainsi le résultat net positif s’établit à 0,7 ME, dont 0,9 ME de profit lié à l’opération de cession location de notre site de Bollène. Notre résultat opérationnel du premier semestre, comme nous l’avons présenté en octobre dernier, aurait été, sans cette opération, négatif de 0,5 ME. Le second semestre 2010 est donc positif de 0,3 ME. Ce déséquilibre entre premier et second semestre s’explique par une sortie de crise par paliers : le chiffre d’affaires du premier semestre à 11,6 ME était inférieur à notre point d’équilibre alors que celui du second, 13,1 ME, est supérieur à ce point d’équilibre. En ce qui concerne 2011, nous avons réalisé un chiffre d’affaires au premier trimestre de 7 ME et nous avons indiqué que nous prévoyons pour le deuxième trimestre une progression séquentielle de 5 %. A ce niveau d’activité, Egide est une société rentable et le résultat opérationnel comme l’Ebitda devraient être positifs.
Boursier.com : Malgré une croissance de plus de 30% au premier trimestre, vous annoncez une prévision de croissance annuelle de plus de 15 %. Elle peut paraître prudente…
P.B. : La croissance du premier trimestre 2011 a été de 32 % par rapport au même trimestre de 2010 qui, compte tenu de la crise, se situait à un niveau très bas. La sortie de crise s’est produite par palier avec des chiffres d’affaires trimestriels successifs de 5,3 ME, 6,3 ME, 6,2 ME et 6,9 ME. La croissance en 2011 semble devoir continuer sur ce schéma, avec un nouveau palier atteint au 2ème trimestre et une nouvelle progression au 4ème trimestre. Sur l’année, une croissance de plus de 15 % est un objectif raisonnable, d’autant que la visibilité donnée par nos clients sur leurs besoins est bonne. Cette croissance est actuellement tirée par les forts besoins en télécoms et par la demande en produits infrarouge pour la défense et la sécurité.
Boursier.com : Votre Trésorerie s’est amélioré, à 1,7 ME, fin 2010. Néanmoins, vous laisse-t-elle des marges de manoeuvre ? Comptez-vous faire appel au Marché ou bien misez-vous sur le cashflow dégagé par votre activité en 2011 ?
P.B. : Comme nous l’avons vu, le niveau d’activité attendu en 2011 se situe bien au-dessus de notre point d’équilibre. Notre outil industriel étant encore loin de la saturation, il n’y a donc pas de raisons opérationnelles de faire appel au marché.
Boursier.com : Vous annoncez la cession à venir du site de la société marocaine EGIMA. Quels en sont les éléments ?
P.B. : Avant tout, je vous rappelle que nous avons arrêté toute production sur ce site depuis juin 2009. En effet, l’usine marocaine avait été conçue lors du boum des télécoms de 1999/2000 et aujourd’hui cet outil industriel n’est plus adapté à notre stratégie qui privilégie les produits » High end « , pour la plupart à base de céramique complexe. Pour ces produits, il est plus important de maîtriser parfaitement les processus d’industrialisation et de fabrication, dans une optique d’amélioration continue, que de transférer des produits de grande série vers des pays émergents. Nous avons annoncé le 7 avril avoir entamé avec le groupe Slicom des discussions avancées portant sur la cession de ce site. Dans ce cadre, les locaux d’Egima seront mis à disposition de Casablanca Aéronautique, filiale marocaine de Slicom, à compter du lundi 11 avril 2011.
Boursier.com : Quelles sont les priorités d’Egide en 2011 ?
P.B. : Il est important de préciser que depuis 2005, et malgré le contexte extrêmement difficile dans lequel le Groupe se trouvait, nous n’avons jamais renoncé à nos effort de R&D. Aujourd’hui, Egide est très clairement positionné sur l’électronique Haut de gamme. La diversification entamée depuis 2005 sur des marchés porteurs, tels que la Défense et la Sécurité, a permis à Egide de traverser de fortes turbulences et de résister à la dernière crise. Cette diversification, conjuguée à nos efforts constants en R&D, devrait s’élargir à de nouveaux marchés. Ce positionnement Haut de gamme permettra au Groupe de rester sur la route de la croissance rentable et de continuer à satisfaire ses clients qui ont, pour la plupart, des besoins en forte augmentation. Actuellement, le secteur des télécoms accroît ses demandes tant en termes de performances que de volumes pour répondre à la multiplication des objets communicants et à la saturation des réseaux. Les domaines défense et sécurité enregistrent une nouvelle poussée de la demande de boîtiers infrarouge pour lesquels Egide est le leader mondial et le secteur industriel montre des signes positifs de reprise aussi bien en aéronautique, qu’en automobile ou en médical.
Boursier.com : La tendance va-t-elle s’améliorer pour le pôle » Industriel « , moins en vue que les Télécoms et le Militaire en 2010 ?
P.B. : Oui, certainement, mais, en ce qui concerne nos produits, nous tablons encore pour 2011 sur une croissance plus forte en télécoms qu’en industriel.