La blockchain Ethereum poursuit son chantier d’optimisation. Depuis le 20 juillet 2025, les validateurs votent massivement pour porter le plafond de gas de 37,3 M à 45 M. Cette hausse, activée graduellement bloc après bloc, doit accroître le débit sans attendre le prochain hard fork.
Une décision emportée par la moitié du stake
Selon le tableau de bord Gaslimit.pics, 49 % du stake a déjà signalé son soutien, seuil suffisant pour que l’ajustement s’enclenche automatiquement. Ce résultat fait suite au All Core Developers Call du 10 juillet où les équipes Prysm, Lighthouse, Nimbus et Lodestar ont validé un déploiement avant fin juillet.
En effet, la manœuvre s’appuie sur les optimisations de Geth 1.16 : les nœuds archive passent de plus de 20 To à ≈ 1,9 To, tandis que la propagation des blocs est désormais 30 % plus rapide. Ces avancées réduisent les risques de désynchronisation qui avaient freiné les précédentes hausses.
Almost exactly 50% of stake is voting to increase the L1 gas limit to 45m. The gas limit is already starting to increase, now at 37.3m. pic.twitter.com/omUKQHuBvz
— vitalik.eth (@VitalikButerin) July 20, 2025
Quels gains pour les utilisateurs ?
Le relèvement de la limite permet déjà de traiter 18 transactions par seconde (TPS) contre 15 TPS en début d’année, soit un bond d’environ 20 %. Toutefois, l’effet le plus visible reste la baisse ponctuelle des frais : lorsque la demande reste stable, les blocs plus volumineux absorbent mieux les pics d’activité.
Cependant, la communauté rappelle que cette amélioration est transitoire : si l’activité DeFi et les jeux on-chain continuent de croître, la congestion refera surface. Les Layer 2 demeurent donc indispensables. Notre analyse sur Pectra et l’essor des rollups explore précisément cette complémentarité.
Des défis d’infrastructure et de gouvernance
Pourtant, accueillir des blocs 20 % plus lourds accroît la pression sur la bande passante, la mémoire et le CPU.
Les opérateurs aux ressources modestes pourraient renoncer à leur nœud, ce qui alimente la crainte d’une centralisation. Vitalik Buterin lui-même appelle à « pousser doucement » afin de préserver la décentralisation.
De plus, la propagation plus lente des blocs augmente le risque de forks temporaires. Pour l’atténuer, les clients testent le protocole Blob Carry-Forward et l’algorithme Clique-sync, capables de diffuser des blocs massifs en moins d’une seconde.
Cap sur Fusaka et au-delà
Désormais, la hausse à 45 M sert de répétition générale avant le hard fork Fusaka, attendu début 2026. Ce dernier intégrera l’EVM Object Format et pourrait pousser le plafond vers 60 M, voire 150 M à long terme. Toutefois, ces pas seront franchis uniquement si les tests sur Devnet 3 confirment une stabilité réseau parfaite.
En parallèle, le marché réagit positivement : l’ETH tutoie 3 800 $ (+54 % en un mois), soutenu par les ETF et le regain d’activité on-chain. Les analystes de CoinDesk soulignent que la hausse de capacité renforce la thèse d’un « Ethereum monétisé » attrayant pour les institutionnels.
Sources
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