SharpLink Gaming accélère encore : la société cotée au Nasdaq vient d’acheter 83 561 ETH pour 303,7 M $ en une semaine, presque le double de son rythme précédent. Cette offensive porte la trésorerie à 521 939 ETH, un record parmi les sociétés cotées.
Une frénésie d’achat soutenue par l’ATM
Selon Bankless, SharpLink a procédé à cet achat entre le 28 juillet et le 3 août, utilisant les produits de son programme d’émission d’actions « At-the-Market ».
Il y a quinze jours, SharpLink avait déjà détrôné la Fondation Ethereum en matière de réserves, démontrant une stratégie d’accumulation rapide.
En effet, l’entreprise a levé 264,5 M $ via la vente de 13,6 millions d’actions, puis réinvesti la totalité dans l’ETH à un prix moyen proche de 3 634 $.
Toutefois, le saut de 19 % observé en une semaine souligne une cadence difficilement soutenable si le marché devait se retourner.
La démarche rappelle celle de MicroStrategy avec Bitcoin ; néanmoins, SharpLink se concentre sur Ethereum, espérant profiter du passage complet au Proof-of-Stake et des futures mises à jour comme Pectra.
Vers une dépendance totale au destin d’Ethereum ?
SharpLink assure que 100 % de ses coins sont déjà stakés, générant environ 929 ETH de récompenses cumulées ; ainsi, la société parie non seulement sur le prix, mais aussi sur le rendement du protocole.
Au cours actuel d’Ethereum, estimé à près de 3 630 $, la position dépasse 1,9 Md $, soit près de la moitié de la capitalisation de SharpLink.
NEW: SharpLink now holds 521,939 ETH
Between July 28 – August 3, SharpLink acquired 83,561 ETH for $264.5M at an average price of $3,634
ETH-per-share (“ETH Concentration”) is now 3.66, up from 3.40 last week, and has increased 83% since we began the strategy on June 2nd
100%… pic.twitter.com/X1MFXFDj37
— SharpLink (SBET) (@SharpLinkGaming) August 5, 2025
Par ailleurs, plusieurs analystes jugent que cette concentration expose les actionnaires à une volatilité comparable à celle d’un ETF à effet de levier sur l’ETH, alors que la diversification traditionnelle est oubliée.
Du côté des partisans, l’entrée agressive de capitaux traditionnels est perçue comme un catalyseur ; pourtant, certains gestionnaires rappellent que les performances passées de l’ETH demeurent cycliques et corrélées à la liquidité mondiale.
Quels risques pour les actionnaires ?
Déjà, l’émission d’actions a dilué le capital de plus de 14 % depuis juin, une dynamique qui pourrait s’accélérer si l’entreprise poursuivait ses achats.
Toutefois, SharpLink a averti dans un récent formulaire 8-K que la comptabilisation du liquid staking pourrait entraîner une dépréciation significative au deuxième trimestre 2025.
En effet, les règles IFRS n’autorisent pas encore la réévaluation à la hausse d’actifs numériques stakés, alors que les pertes latentes doivent être passées immédiatement en charges.
De plus, la réglementation évolutive entourant le staking aux États-Unis et en Europe pourrait contraindre SharpLink à réduire le rendement de ses dépôts, voire à les déplacer hors de son bilan.
Comment la Bourse réagit-elle ?
À Wall Street, l’action SBET a gagné environ 5,7 % lors de la séance du 5 août, tout en restant 35 % sous son plus haut annuel ; ainsi le marché salue l’audace tout en gardant des doutes.
Toutefois, la volatilité sur le titre a bondi, les options hebdomadaires s’échangeant avec une prime implicite dépassant 120 %, preuve qu’investisseurs anticipent de nouvelles surprises dans les bilans.
En effet, la corrélation sur 30 jours entre SBET et l’ETH atteint désormais 0,78, niveau inhabituel pour une entreprise de services marketing, ce qui modifie la façon dont les gérants la classent.
Reste à savoir si SharpLink tiendra le rythme : la prochaine mise à jour hebdomadaire, attendue le 12 août, confirmera ou non cette course effrénée vers l’or numérique.
Sources
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