CoinDesk, l’une des premières presses spécialisées dans la publication et l’analyse en cryptomonnaie, serait en proie à une vente pour cause d’avenir incertain. Le montant du rachat serait de 300 millions. S’agit-il d’une information vérifiée ? Découvrez-le.
CoinDesk pourrait être vendu partiellement ou totalement
CoinDesk aurait entamé des discussions avec des investisseurs potentiels pour la mise en vente de l’entreprise. La nouvelle vient en effet d’une annonce fait par Kevin Worth, le PDG de la société qui a déclaré une potentielle vente partielle ou totale lors de ses échanges avec The Block.
Il a d’ailleurs déclaré dans un communiqué e-mail, « Au cours des derniers mois, nous avons reçu de nombreuses manifestations d’intérêt entrantes pour CoinDesk. En tant que tel, j’ai engagé Lazard en tant que conseiller financier pour nous aider. Mon objectif en embauchant Lazard est d’explorer diverses options pour attirer du capital de croissance dans l’activité CoinDesk, ce qui peut inclure une vente partielle ou totale ».
D’après lui, « la vente attirerait des capitaux de croissance, essentiellement en cette période de bear market ». Même s’il n’y a pas encore d’information officielle, les rumeurs rapportent qu’il y a déjà sur la scène plusieurs potentiels acheteurs. Notamment, des sociétés de capital-investissement, des family offices, des fonds spéculatifs, ainsi que des journaux crypto comme Blockworks. CoinDesk a toutefois refusé de fournir des détails sur les éventuelles offres.
Selon un article signé Jeff Roberts, journaliste de crypto chez Fortune, Reuters et Decrypt, « le prix de la vente d’après les rumeurs serait d’environ 300 millions de dollars, ce qui semble correct. Mais qui achèterait une propriété comme CoinDesk ? Bloomberg n’est pas un partenaire naturel. Un crypto milliardaire comme Justin Sun qui a besoin d’un nouveau jouet ? ».
Story says rumored price is ~$300M, which sounds about right.
But who buys a property like Coindesk? Bloomberg not a natural fit. Some crypto billionaire like Justin Sun who needs a new plaything? https://t.co/gZGvj5OtC8
— Jeff Roberts (@jeffjohnroberts) November 29, 2022
Alors que certaines personnes trouvent ce montant totalement raisonnable, pour d’autres, 300 millions de dollars comme prix de rachat de CoinDesk seraient trop peu, vu que l’entreprise génère environ 50 millions de revenus annuels. Et cela grâce à ses publicités en ligne ainsi qu’à l’organisation d’évènement dans laquelle elle est passée maitre. La conférence Consensus en est un exemple palpable.
Pour Brian Morrisey, le rédacteur de The Rebooting par exemple, ce montant ne serait pas à la hauteur d’une telle presse. « 6 fois les revenus de CoinDesk, c’est…… trop peu ? Il doit y avoir une majorité de revenus d’évènement aussi », a-t-il tweeté.
6x revenue for CoinDesk is… too low? Has to be majority events revenue too. https://t.co/mTPE6TPMaf
— Brian Morrissey (@bmorrissey) November 29, 2022
En effet, la vente pourrait permettre à l’entreprise de se développer sans entrave vu les problèmes que rencontre sa société mère Genesis. D’après diverses sources, cette action aiderait la société à recevoir des fonds nécessaires à sa survie. De même, la vente pourrait permettre d’attirer de nouveau investisseurs et capitaux afin de rebondir. Chose dont CoinDesk a vraiment besoin depuis l’affaire Genesis Gemini !
Genesis, la société mère de CoinDesk fait à l’heure actuelle l’objet d’une enquête approfondie par les autorités américaines. Dans une plainte du 12 janvier dernier, la SEC avait en effet annoncé qu’elle lançait des poursuites contre Genesis et Gemini, l’une de ses filiales, dans le cadre de la vente de titres de non enregistrés aux investisseurs particuliers dans le programme Earn.
Selon les accusations de la SEC, Gemini auraient agi comme un intermédiaire en concluant un accord au mois de décembre afin de permettre à ses clients de prêter leur crypto à Genesis. Du côté de Genesis, elle se servait des cryptomonnaies empruntées dans le but de générer des revenus en toute discrétion. Pour les autorités, cette action serait perçue comme une infraction.
Cette situation se produit quelques semaines juste après le scandale de FTX et Three Arrows Capital qui avait déjà mis la société dans une position délicate. Genesis détenait en effet 447,5 millions de dollars et 4 550 bitcoins (BTC) d’une valeur totale de 78 millions chez Three Arrows avant sa chute. Du côté de FTX, celui-ci devait environ 175 millions de dollars à Genesis.
Donc après l’effondrement de ses deux empires, la société a fait des pertes énormes. La société a d’ailleurs réduit son effectif de 30 % cette année afin de se maintenir en lice. Mais cela n’a apparemment pas suffi. Dans un article de Bloomberg publié ce 18 janvier, Genesis Global Capital envisagerait de se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
D’après plusieurs sources, des pourparlers confidentiels auraient été menés avec les créanciers de la société afin de leur prévenir de la possibilité d’un dépôt de bilan dans l’hypothèse où elle ne serait pas capable de faire une levée de fonds. Le média The Block rapporte en outre que deux sources proches des discussions ont déclaré que les créanciers de Genesis négocient un accord de restructuration avant le dépôt de bilan.
Cet accord s’il est accepté par le tribunal des faillites devrait contraindre les créanciers à accepter une période d’abstention de paiement d’un ou deux ans, le temps que la société ne trouve une solution.
Tout ce remue-ménage explique pourquoi CoinDesk pense à un rachat par un tiers. De toute évidence, sa société mère aura beaucoup de mal à assurer sa bonne gestion au regard des problèmes qu’elle raconte.
Rappelons que CoinDesk, le site créé en 2013 après l’avènement du bitcoin n’a connu du succès qu’en 2017 grâce au boom des cryptomonnaies. Lors de sa création, la société ne comptait que 10 employés contre 160 aujourd’hui.
Toutefois, l’ascension de CoinDesk n’a été plus grande qu’en novembre dernier lorsqu’il a publié un scoop sur l’affaire FTX. Le 2 novembre, le média avait en effet dans une publication en ligne déclarant que la société Alameda Research et Sœur FTX avait une base financière qui ne tenait qu’à un fil. Une publication qui a déclenché une cascade de problème pour FTX et Alameda qui ont déposé le bilan un peu plus d’une semaine après.
Cet article a été la grâce qui a rehaussé le lectorat de CoinDesk. Rien que dans le mois de novembre, la fameuse publication de M. Allison ne comptait plus de 17 millions de pages vues. Depuis lors, l’audience pour le média ne cesse d’accroitre. Il est d’ailleurs aujourd’hui l’un des premiers sites d’informations dans l’industrie de la cryptomonnaie.