
Qubic veut surfacturer sur la force des mineurs Monero
Qubic s’est inspirée d’une idée proposée par le fondateur d’IOTA en 2018. Il souhaite bâtir une plateforme de smart contracts qui s’appuie sur la puissance de calcul des processeurs (CPU).
Pour lancer son projet, Qubic a proposé un système d’incitations. Les mineurs de Monero pouvaient se voir offrir des tokens QUB s’ils acceptaient de rediriger leur puissance vers Qubic Lite, la version allégée du protocole.
En d’autres termes, les mineurs recevaient toujours leurs récompenses en XMR. Ils récupéraient des tokens QUB grâce à un airdrop. L’offre pouvait paraître alléchante. Mais pour beaucoup, Qubic voulait avant tout profiter de la puissance du réseau Monero sans rien y apporter.
En redirigeant une partie de leur puissance, le problème était réel. Cela aurait pu affaiblir la sécurité du réseau et le contrôle collectif détenu par la communauté.
Une communauté XMR qui dit non
La communauté n’a pas mis longtemps à répondre. Des développeurs de Monero ont tiré la sonnette d’alarme sur Reddit, GitHub et X. Pour eux, il s’agissait d’une manœuvre opportuniste.
Ils estiment que Qubic n’avait jamais pris contact avec les responsables du projet Monero. Il n’avait pas communiqué sur ses intentions.
Plusieurs pools de mining ont ainsi mis fin aux hashrate qui étaient redirigés vers Qubic. Des mises à jour de logiciels sont également disponibles, bloquant la redirection du hashrate.
Le constat est unanime au sein du réseau. Même si Qubic n’attaque pas directement la communauté, le fait de rediriger massivement le hashrate le rend plus faible. Il le rend plus vulnérable et met en péril la décentralisation de Monero.
Qubic s’exprime
L’équipe derrière Qubic s’est exprimée. Elle soutient que son but n’est pas de nuire à Monero. Elle prétend seulement profiter d’une capacité de calcul qui est inutilisée. Qubic affirme aussi que les mineurs peuvent choisir d’y prendre part ou pas.
La méfiance est toutefois de mise. Le projet est fermé. Par ailleurs, il ne s’est pas fait auditer et on ne connaît pas vraiment l’équipe derrière. Autant de raisons de douter. Certains suggèrent même une « attaque molle », une soi-disant méthode pour profiter d’un réseau sans rien donner en retour.
En conclusion : une communauté mobilisée pour ses principes
Cette affaire met en lumière un enjeu. Même sans être active, une proposition peut affaiblir un protocole. Qubic a souhaité tirer profit du hashrate de Monero pour gagner en taille et en influence. Cependant, il fait face à une communauté qui lui dit non.
Le temps de réaction prouve que la gouvernance décentralisée fonctionne. Elle démontre aussi que pour rester maître chez soi, il faut parfois être nombreux à le faire. Pour Monero, cela ne fait que commencer.
Sources : Cointelegraph
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