Aux États-Unis, le ton change enfin du côté des régulateurs. Après des années de bras de fer avec le secteur, la SEC prépare un dispositif inédit : une “exemption d’innovation” qui pourrait voir le jour dès 2026. L’idée est simple mais ambitieuse : permettre aux entreprises crypto d’expérimenter sans craindre la sanction immédiate.
Une ouverture inédite après des années de tensions
Le président de la SEC, Paul Atkins, a confirmé vouloir créer une sorte de zone pilote. Les start-ups pourraient y tester leurs services blockchain dans un cadre légal plus souple. Le système garderait malgré tout ses garde-fous : un plafond sur les volumes, plus de transparence et des vérifications régulières.
Cette approche tranche radicalement avec la stratégie jusqu’ici adoptée. Pendant des années, la SEC a multiplié les procédures contre les entreprises crypto, de Coinbase à Ripple, instaurant un climat de méfiance. Atkins reconnaît aujourd’hui que « trop de rigidité pousse les jeunes pousses à s’installer ailleurs. »
L’initiative reprend le principe des regulatory sandboxes mises en place au Royaume-Uni et à Singapour. Ces cadres expérimentaux ont prouvé qu’il était possible de tester de nouvelles idées sans sacrifier la sécurité des utilisateurs.
Outre-Atlantique, le message est clair : il faut combler le retard accumulé. Les décideurs savent que de nombreux talents et projets se sont déjà tournés vers des juridictions plus souples, laissant un vide que Washington tente désormais de combler.
Un tournant observé avec retenue
L’annonce ne laisse personne indifférent. Beaucoup y voient une évolution nécessaire. D’autres préfèrent garder leurs distances. Dans les coulisses, plusieurs analystes craignent qu’un cadre trop souple ne rouvre la porte à de nouveaux abus.
Parmi les premières réactions, Circle et Consensys ont salué ce changement de ton. À l’inverse, John Reed Stark, ancien membre de l’agence, rappelle qu’un excès de tolérance pourrait rouvrir la porte aux excès du passé.
La réussite du projet reposera sur plusieurs paramètres : les conditions d’accès, la durée des phases de test et le niveau d’exigence imposé aux participants. Entre ouverture et contrôle, la SEC devra ainsi marcher sur une ligne fine.
Selon les premières indications, un programme test serait lancé dès 2025. Le calendrier annoncé montre une réelle envie de faire bouger les lignes. La SEC veut aller vite, mais reste consciente qu’une précipitation mal gérée pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché.
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— BITNEWSBOT (@bitnewsbot) October 8, 2025
Un dialogue timidement retrouvé
Cette orientation pourrait bien détendre les relations entre la SEC et le monde crypto. Après tant d’années de défiance, certains y voient enfin un signe d’apaisement. L’idée d’un échange plus ouvert réveille un mélange d’espoir et de réserve au sein de l’écosystème.
Reste à savoir si cette promesse de « révolution réglementaire » tiendra face à la réalité politique et aux réticences internes. En effet, sans engagement ferme, le risque est grand de voir cette belle idée s’enliser comme tant d’autres.
Pour l’heure, l’écosystème attend avec une certaine prudence. Et si, pour une fois, la SEC ouvrait vraiment la porte au changement ?
Sources : CoinDesk
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