Mercredi, le réseau Ethereum a franchi une nouvelle étape avec l’activation de Pectra. Derrière cette mise à jour, les développeurs visent un objectif : rendre la chaîne de base plus efficace afin d’ouvrir la voie à la montée en puissance des solutions Layer 2 et, déjà, au prochain fork baptisé Fusaka.
Pectra : une mise à jour décisive pour le cœur du réseau
En effet, Pectra marque la première évolution majeure depuis Dencun. Elle introduit EIP-7702 et l’abstraction de compte, transformant les portefeuilles externes en « comptes intelligents ». Cette flexibilité permettra aux utilisateurs de grouper plusieurs opérations en une seule transaction et d’accepter un paiement de frais par un tiers, sans sacrifier la sécurité.
Toutefois, le changement le plus visible pour les validateurs reste l’élévation du solde maximal à 2 048 ETH grâce à EIP-7251. Concrètement, un opérateur peut désormais fusionner plusieurs validateurs de 32 ETH, réduisant la bande passante du réseau et ouvrant la porte à un staking plus rentable.
Un article précédent d’ActuFinance revenait déjà en détail sur le calendrier de Pectra, preuve que la communauté attendait ce déploiement depuis des mois.
En outre, EIP-7002 permet à une adresse de retrait externe de déclencher la sortie d’un validateur, rassurant les pools décentralisés. Quant à EIP-6110, il réduit le délai d’activation de nouveaux validateurs de neuf heures à treize minutes, offrant une meilleure réactivité.
Les blobs doublés, un coup de pouce aux Layer 2
Par ailleurs, Pectra double la capacité moyenne de « blobs », ces paquets de données éphémères que les rollups utilisent pour publier leurs preuves. Résultat : les coûts sur la couche de base chutent jusqu’à 100 ×, ce qui se traduit par des frais de quelques centimes sur des solutions comme Base ou Arbitrum.
Pectra has gone live and finalized 🎉 ! Testing of the newly activated EIPs continues.
— timbeiko.eth (@TimBeiko) May 7, 2025
Coincé jusque-là à trois blobs par bloc, Ethereum en accepte désormais six en moyenne et neuf en situation de pointe. Dès lors, les équipes Layer 2 n’attendent plus que la prochaine étape — les « data availability sampling » — pour pousser leur capacité encore plus haut.
Selon CoinMarketCap, l’ether a brièvement dépassé les 3 400 $ après l’activation, signe que le marché anticipe déjà les retombées de ces optimisations.
Cette baisse structurelle des frais intéresse aussi les jeux on-chain et les réseaux sociaux comme Farcaster, qui pourront accueillir de nouveaux utilisateurs sans craindre la congestion record de 2021.
Après Pectra, cap sur Fusaka et le restaking
Toutefois, Pectra n’est qu’une escale. Le fork Fusaka, attendu début 2026, devrait finaliser l’introduction d’EOF et rationaliser le code EVM. Cette réécriture vise une exécution des contrats encore plus légère, une aubaine pour les rollups zk.
En outre, la montée en puissance du restaking — préfigurée par EigenLayer — devrait accélérer. En effet, les validateurs pourront bientôt proposer leur sécurité à des sous-réseaux spécialisés, monétisant leurs dépôts tout en renforçant la résilience de l’écosystème.
Enfin, les régulateurs observent ce virage vers la modularité. Toutefois, la gouvernance d’Ethereum reste inchangée : chaque mise à jour est précédée de mois de testnets publics et d’appels de développeurs ouverts, garantissant la neutralité du protocole.
Sources
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