Boursier.com : Pouvez-vous commenter les résultats de ce premier trimestre ?
Benoît Potier : Le premier trimestre renoue avec la croissance puisque notre activité gaz et services est ressortie en hausse de plus de 8%, avec toutefois un contraste entre les pays matures (+5%) et les pays émergents (+28%). Les activités de la grande industrie (chimie, acier, pétrole) et l’électronique connaissent également une forte croissance, respectivement de 14% et 25%. Le mois de mars a été excellent avec une performance très solide : notre ratio de marge ressort très légèrement au dessus de 2009 et nos plans d’efficacité sont confirmés.
Boursier.com : Est-ce inquiétant selon vous de voir les pays matures ne renouer que lentement avec la croissance ?
B.P : Je ne dirais pas que c’est inquiétant, mais que ce n’est pas non plus surprenant dans la mesure où la crise a moins affecté les économies émergentes qui fonctionnent sur un rythme de rattrapage par rapport aux économies avancées, avec à la fois des marchés intérieurs et des marchés d’exportations… Par ailleurs, dans les économies avancées comme aux Etats-Unis, nous avons remarqué que la croissance est revenue de façon plus rapide qu’en Europe. De même, au Japon, le rebond a pu être constaté au cours de ce premier trimestre alors que ce pays avait été très largement touché par la crise.
Boursier.com : En ce qui concerne les pays matures, certains vous inquiètent-ils plus que d’autres ?
B.P : Non, nous pouvons simplement marquer des différences entre le nord et le sud de l’Europe, entre les pays exportateurs et importateurs… Mais pour la plupart des produits nous avons rattrapé les niveaux de pré-crise.
Boursier.com : Etes-vous dans les temps concernant votre programme d’efficacité ?
B.P : Oui, nous sommes même en avance ! Nous bénéficions du travail effectué l’année dernière et de la modération que nous appliquons dans la gestion en ce début d’année. Cependant, nous devons par manque de visibilité demeurer prudents. Mais considérant les éléments tels que le maintien des prix, la croissance en volume et les facteurs d’efficacité, nous avons confirmé notre objectif annuel, qui est celui d’une nouvelle croissance du résultat net dans la continuité des performances historiques.
Boursier.com : Qu’en est-il de votre situation financière ?
B.P : La dette est stable, voire en baisse (effets de change exclus) par rapport à fin 2009, grâce à la bonne gestion du cash-flow, qui est lui-même en croissance de 22% sur le premier trimestre. Cela contribue à la solidité du groupe sur le court et le moyen terme.