Entretien avec Maria Carrozza, Directrice Financière de Pizzorno Environnement

Boursier.com : Que peut-on attendre de 2011 pour le Groupe Pizzorno ?

M.C. : L’année 2011 devrait permettre de conforter nos résultats. Le démarrage de nouveaux contrats tel que celui de Valence sont effectif depuis le début d’année 2011. Néanmoins, nous n’escomptons pas une forte hausse de notre chiffre d’affaires sur cet exercice 2011. En revanche, le Groupe Pizzorno devrait afficher à l’issue de ce millésime une amélioration sensible de son excédent brut d’exploitation et de sa capacité d’autofinancement suite à l’arrêt de certains coûts liés au démarrage de nouveaux contrats.

Boursier.com : Quels pays ciblez-vous dans le cadre de votre développement ?

M.C. : Sur le moyen terme, nous ciblons désormais plutôt les pays d’Europe de l’Est notamment la Pologne. Nous avons également engagé des démarches commerciales en Israël. En ce qui concerne les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie ou la Tunisie, nous sommes plutôt prudents afin d’évaluer les conséquences de la nouvelle donne géopolitique.

Boursier.com : Précisément, quel est l’impact des évènements récents en Afrique du Nord ?

M.C. : Le groupe Pizzorno Environnement ne devrait pas subir d’impact négatif lié à ces évènements. Au Maroc ou nous sommes particulièrement présents nous n’avons pas eu à constater de problème particulier. En Tunisie, les problèmes de début d’année on rapidement été réglés et la situation de notre filiale est désormais rentrée dans l’ordre, il n’y a plus de souci de ce côté-là…

Boursier.com : Votre endettement est-il trop élevé ?

M.C. : Notre situation financière est confortable. Le ratio d’endettement de la société est moins élevée que celui de nos concurrents. Nous évoluons sur un marché fortement capitalistique. Les contrats signés offrent une forte visibilité et ils permettent donc d’amortir les investissements effectués. Nous savons que nous bénéficierons d’un retour sur investissement intéressant.

Boursier.com : Quels sont vos atouts face à de puissants concurrents ?

M.C. : Parmi nos atouts, on peut évoquer la taille, la réactivité ou la qualité de service. Le groupe Pizzorno Environnement est une entreprise familiale avec un état d’esprit familial et dans toutes nos actions nous essayons toujours de viser l’excellence. De plus, la fidélité des cadres à l’entreprise constitue un autre élément qui caractérise la société. Désormais, les communes ont la possibilité d’avoir d’autres fournisseurs que les grands groupes traditionnels comme à Paris, ou certains contrats ont été attribués à des entreprises de taille intermédiaire dont Pizzorno Environnement.

Boursier.com : Etes-vous satisfaite de l’évolution de l’activité au cours du premier semestre 2010 ?

M.C : Oui puisque nous avons eu une croissance de 16% de notre chiffre d’affaires, en ligne avec nos prévisions, voire un peu plus étant donné que nous avons remporté davantage de contrats que prévu. Ce bon niveau d’activité nous a permis de dégager un Excédent Brut d’Exploitation de 15,69 millions d’euros. Par ailleurs, nous avons notamment gagné un important contrat d’une durée de 5 ans sur l’agglomération de Valence pour 2011.

Boursier.com : Cela veut-il dire que Pizzorno gagne des parts de marché ?

M.C : En effet, nos positions ont encore progressé en France depuis le début de l’année avec une implantation en Moselle, 5 nouveaux contrats en Ile-de-France et un renforcement de notre présence en Rhône-Alpes. C’est également le cas à l’international, qui représente à fin juin environ 20% du chiffre d’affaires.

Boursier.com : Quels sont vos atouts par rapports aux grands acteurs du secteur ?

M.C : Notre petite taille est un avantage : nous avons une bonne réputation en ce qui concerne notre qualité de service. Nous avons tout de même remporté un contrat de nettoyage sur les Champs-Elysées ! Depuis cinq, six ans, nos clients ont envie de diversifier leurs fournisseurs, ce qui est un très bon point pour nous et participe à notre stratégie de développement.

Boursier.com : L’ambition de Pizzorno est-elle de rester indépendante ?

M.C : Oui car c’est une entreprise familiale…

Boursier.com : Disposez-vous encore de leviers afin d’améliorer la profitabilité de l’entreprise ?

M.C : Le développement de l’entreprise sur des secteurs où nous sommes déjà présents a justement pour but d’améliorer la rentabilité du Groupe grâce à des frais de structure qui seront mieux absorber sur ces zones. Les contrats remportés dernièrement sur les communes d’Ile-de-France, en complément de ceux déjà détenus pour les Champs-Elysées et le 15ème arrondissement de Paris, s’inscrivent parfaitement dans cette démarche.

Boursier.com : Quels sont vos objectifs en termes de dividende ?

M.C : Pizzorno Environnement verse depuis son introduction en bourse un dividende à ses actionnaires. Au titre de l’exercice 2009, nous avons attribué 600 000 euros de dividende, une part du résultat sensiblement identique à l’année précédente mais cela peut toujours évoluer à l’avenir…

Boursier.com : Comment peut-on expliquer la croissance de la société sur 2008 malgré la crise ?

M.C. : La croissance de l’activité de Pizzorno Environnement sur le millésime 2008 tient à deux principaux facteurs. Les contrats que nous avons gagnés apportent 10 Millions d’Euros de facturations et l’extension du périmètre 4 Millions d’Euros.

Boursier.com : Etes-vous affectés par la baisse des volumes en matière de déchets industriels ?

M.V : Pizzorno est essentiellement positionné sur les ordures ménagères… Nous subissons donc peu la baisse actuelle enregistrée sur les déchets industriels.

Boursier.com : Pourquoi la marge diminue-t-elle sur 2008 ?

M.V. : La baisse du résultat opérationnel est liée à la montée des frais financiers et aux investissements que nous avons effectués. Nous avons ainsi investi 86 Millions d’Euros sur les 3 derniers exercices.

Boursier.com : Quel est votre endettement ?

M.V. : L’endettement net de Pizzono était de 44,9 Millions d’Euros à fin 2008.

Boursier.com : Vous venez de remporter un contrat à Paris… Pouvez-vous nous en parler ?

M.V : Nous venons en effet de remporter un contrat portant sur la collecte des ordures dans le 15ème arrondissement parisien. Nous avions la meilleure offre grâce notamment à une triple certification.

Boursier.com : Quelle est la part de l’international dans vos ventes ?

M.V : L’international assure actuellement 18% de nos ventes. L’objectif à terme consiste à faire grimper cette part à 50% de nos facturations…

Boursier.com : Quels sont les nouveaux développements prévus en 2009 par Pizzorno ?

M.V. : Pizzorno entend se positionner sur le marché du transport de voyageurs dans le Sud de la France. Il s’agit d’un créneau offrant de fortes complémentarités avec nos compétences actuelles… Nous savons en effet gérer les tournées, nous avons les dépôts, nous avons un pôle réparation. Par ailleurs, le contrat de gestion de la décharge de Marrakech va démarrer courant 2009.