Le bitcoin a ouvert la porte des portefeuilles institutionnels. Désormais, Ethereum profite à son tour d’un alignement inédit entre flux d’ETF, trésoreries cotées et discours de Wall Street. Si le pari semble simple, il pourrait pourtant libérer des centaines de milliards de dollars.
Wall Street embrasse l’ETH
En juin, SharpLink Gaming a acheté 280 706 ETH en quelques semaines, soit plus que la Fondation Ethereum. Voire notre article à ce sujet qui détaille cette opération éclair, financée par des émissions d’actions successives.
Toutefois, la ruée la plus médiatisée reste BitMine Immersion Technologies, dirigée par Tom Lee et soutenue par Peter Thiel. L’entreprise détient désormais plus de 500 millions $ d’éther, imitant la stratégie bitcoin de MicroStrategy et stimulant la presse financière.
En effet, ces sociétés créent un effet de démonstration puissant : chaque action nouvelle augmente la rareté perçue d’ETH et fournit un véhicule réglementé que les gérants peuvent acheter sans toucher directement des tokens.
Ainsi, un véritable « cheval de course » s’organise entre ces trésoreries pour accumuler le plus d’éther. Plus l’un d’eux franchit une barre symbolique, plus les suivants accélèrent, créant une boucle d’émulation semblable à celle observée sur le bitcoin en 2020.
Les ETF font sauter le verrou
Par ailleurs, les flux vers les ETF au comptant sur Ethereum ont explosé. Le 17 juillet, les fonds américains ont enregistré 717 millions $ d’entrées nettes, un record journalier qui talonne déjà les pics du bitcoin, selon CoinMarketCap.
Cette collecte, pilotée par BlackRock et Fidelity, porte les réserves des ETF au-delà de 5 millions d’ETH. Pourtant, le prix se situe toujours près de 1 200 $ sous son sommet de 2021, laissant un potentiel de rattrapage considérable si les flux se maintiennent.
The upside for $ETH treasury stocks $BMNR is impacted by how much ETH could rise in the future
– $MSTR saw 11X in $BTC from 2020 to 2025
ETH has been rangebound since 2020… but stablecoins are creating the "chatGPT moment" for crypto @BitMNR https://t.co/UhUEQEDwvK
— Thomas (Tom) Lee (not drummer) FSInsight.com (@fundstrat) July 17, 2025
En effet, Tom Lee compare ouvertement Ethereum à « la prochaine valeur refuge numérique ». Lorsque ce narratif se propage sur les plateaux télévisés, il rassure les investisseurs institutionnels encore hésitants et fertilise la demande pour des produits réglementés.
Tokenisation et Layer 2 : l’argument structurel
Cependant, le pari ne repose pas uniquement sur la finance de marché. Larry Fink évoque désormais la tokenisation de « centaines de trillions » d’actifs, et la plupart des expériences pilotes se déroulent sur Ethereum ou des réseaux de seconde couche connectés.
En effet, les stablecoins indexés sur le dollar inscrits sur Ethereum flirtent avec un nouveau sommet historique, à plus de 215 milliards $ de capitalisation. Chaque dollar ainsi ancré renforce la pertinence d’ETH comme actif de réserve collatéral.
Ainsi, Robinhood, Base, et bientôt d’autres plateformes grand public, lancent leurs propres Layer 2 sécurisés par Ethereum. Ils visent la génération Z et créent de futurs canaux d’achat automatisé pour les fonds des utilisateurs.
Surtout, la combinaison d’un actif natif déflationniste et d’un usage réseau en expansion produit une rareté programmée. Si les flux institutionnels se poursuivent, une valorisation à plusieurs trillions de dollars paraît moins hypothétique qu’il y a encore un an.
Finalement, le « pari ETH » repose sur une équation lisible : institutionnels + utilisation du réseau + rareté. Si cette équation tient, les sceptiques risquent de courir après le train plutôt que de le précéder.
Sources
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