Le monde de la cryptomonnaie est très spécifique et embarque un vocabulaire bien particulier. Un novice pourrait aisément avoir du mal à prendre en main ces termes nouveaux et à comprendre ce qui se cache derrière ce jargon.
De plus, comme dans beaucoup d’autres domaines, l’actualité crypto nous parvient en premier lieu en anglais. La littérature crypto est majoritairement rédigée en anglais. Certaines notions et acronymes anglais sont parfois difficiles à traduire en français sans se noyer dans des périphrases.
Dans cet article, nous allons passer en revue quelques termes cryptos qui méritent une explication. On ne parle pas ici des premières bases comme altcoin, burn ou encore bear market. Intéressons-nous plutôt à des acronymes un peu plus obscurs…
FOMO : Fear Of Missing Out
L’acronyme FOMO désigne la « fear of missing out », c’est-à-dire la peur de rater quelque chose. Une personne touchée par un sentiment de FOMO va avoir peur de rater le train et de voir une bonne occasion lui passer sous le nez. Ce sentiment va la pousser à agir d’une façon différente de ce qu’elle avait prévu ou de ce qu’elle aurait fait à tête reposée.
Le terme FOMO est très répandu dans le secteur crypto, bien qu’il ne soit pas spécifique à cette industrie. Le FOMO peut être naturel ou provoqué par une certaine pression médiatique et/ou sociale.
Exemple typique : un projet crypto lance un nouveau token accompagné d’une campagne marketing très agressive. L’équipe fait la promotion de son jeton dans tous les médias spécialisés et embauche des influenceurs à tour de bras. Très vite, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : voilà le jeton tendance qu’il faut acheter immédiatement avant que son prix n’explose ! Le FOMO se diffuse et pousse des acheteurs à suivre le mouvement, de peur de louper une opportunité en or.
FUD : Fear, Uncertainty and Doubt
Si le FOMO est un sentiment qui pousse généralement à l’achat, le FUD a plutôt tendance à mener à la vente d’un actif ou à la chute de son cours. L’acronyme FUD signifie « fear, uncertainty and doubt », c’est-à-dire « peur, incertitude et doute ». Le FUD est provoqué par un afflux d’informations négatives à propos d’un actif, d’une entreprise ou d’un projet crypto. Cette mauvaise presse va provoquer un sentiment d’angoisse. Au final, le FUD affecte le cours d’une crypto ou la réputation du projet.
Le FUD peut être généré par une actualité avérée qui est reprise et amplifiée, laissant imaginer que la situation est peut-être pire qu’il n’y paraît. Par exemple, un exchange crypto suspend temporairement les retraits pour gérer un problème ponctuel de liquidité. Les clients s’inquiètent et un vent de panique s’installe. L’exchange règle son problème, mais les clients sont désormais en proie au FUD. Dès que possible, ils retirent massivement leurs actifs, provoquant ainsi la faillite de l’exchange qui n’était pourtant pas en si grande détresse financière avant cet évènement.
Mais le FUD peut aussi provenir de simples rumeurs, d’une campagne de diffamation ou d’un avis tranché exprimé par une personnalité influente.
HODL
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, HODL n’est pas un acronyme mais… une coquille ! Le terme a vu le jour en 2013 sur le forum BitcoinTalk. A l’époque, le cours du Bitcoin est en forte chute et la communauté s’interroge sur la nécessité de vendre ses actifs. Un certain GameKyuubi poste un message disant « I AM HODLING ».
Ce trader en manque de sommeil a simplement inversé deux lettres, écrivant Hodling au lieu de Holding. En anglais, le verbe Hold signifie Garder. Il indiquait donc qu’il allait garder ses BTC malgré la mauvaise conjoncture.
Cette orthographe particulière a plu à la communauté du site qui se l’est appropriée. Désormais, le terme HODL est répandu dans toute la cryptosphère. Il a même finalement été transformé en acronyme : « Hold On For Dear Life », un genre de « Accrochez-vous et ça ira mieux ».
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Pump and Dump
Le terme Pump and Dump est une pratique frauduleuse qui signifie littéralement Pomper et Larguer. L’idée est d’influencer ou de manipuler le marché pour booster un cours à la hausse et revendre un actif pour encaisser un bénéfice juteux (et souvent non mérité).
Voilà le scenario : un acteur (ou un groupe d’acteurs) achète un actif en grande quantité. Ce mouvement de masse fait grimper la demande, ce qui tire le prix à la hausse. Ce premier groupe d’investisseur est alors suivi par d’autres investisseurs attirés par les bonnes performances du jeton. La demande continue à augmenter, de même que le prix de l’actif. Une fois le prix au plus haut, le premier groupe se débarrasse de ses jetons et empoche la mise. La vente massive fait alors chuter le cours de l’actif, au grand dam des autres investisseurs.
Rug pull
Le rug pull est un autre type de fraude dans le secteur crypto. Le terme vient de l’expression « pulling the rug out from under someone », en quelque sorte « couper l’herbe sous le pied de quelqu’un ».
Cette fois, l’arnaque est initiée par une équipe qui lance un nouveau projet. Le rug pull est souvent lié au FOMO cité plus haut. Imaginez la scène : un nouveau projet voit le jour et lance un nouveau token. L’équipe en charge du projet déroule sa campagne marketing pour faire passer le mot et susciter l’enthousiasme. Le FOMO prend et les investisseurs répondent présents. Une fois que le projet a levé suffisamment de fonds, les organisateurs disparaissent tout simplement avec la caisse. Les victimes du rug pull se retrouvent alors avec un actif qui ne vaut plus rien. Souvent, ils ne sont même pas en mesure de récupérer leurs jetons.
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Kévin Comitogianni
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