Les ministres européens des Finances ont effectué un bilan d’étape sur l’euro numérique. L’Eurogroupe, qui est composé des ministres des Finances des pays européens, a déclaré que la mise en œuvre d’un euro numérique exige des choix politiques, qui, selon l’Eurogroupe, devraient être examinés et décidés au niveau politique.
Impossible de programmer l’ « Euro Coin » ?
L’Eurogroupe est composé des ministres des Finances des nations qui composent la zone euro. Lundi ils publient une déclaration indiquant que l’euro numérique ne pourrait pas être une monnaie programmable. En d’autres termes, il n’y aurait aucune contrainte sur les types de produits et de services qui pourraient être achetés ni aucune limitation de la durée d’utilisation de l’euro numérique.
Ce n’est là qu’un des nombreux points de vue exprimés par l’Eurogroupe à la suite de sa réunion visant à faire le point sur les progrès réalisés en matière d’euro numérique, la monnaie numérique utilisée par la banque centrale de l’Union européenne (CBDC). Le projet a été lancé en juillet 2021, et la phase d’étude devrait durer deux ans au total. Alors que l’Union européenne n’est qu’une des plus de cent juridictions différentes à travers le monde qui explorent ou construisent une CBDC, les États-Unis d’Amérique restent sceptiques quant aux avantages d’un tel cadre réglementaire. Plus tard dans l’année, il incombera à la Commission européenne de proposer un projet de loi sur l’euro numérique et, d’ici la fin de l’année, les dirigeants de l’UE devraient déterminer s’il convient ou non d’utiliser un euro numérique après octobre 2023.
« L’euro coin » ne remplacera pas l’euro traditionnel
Au cours de leur conversation, les membres de l’Eurogroupe sont parvenus à un consensus sur le fait que la version numérique de l’euro devrait être un complément à l’argent liquide traditionnel plutôt qu’un remplacement, qu’elle devrait avoir le statut de monnaie légale et qu’elle devrait garantir un niveau élevé de sécurité juridique. En outre, le comité a déclaré que la CDBC devait être facilement accessible au grand public, qu’elle devait garantir que les utilisateurs de la zone euro aient accès à l’argent de la banque centrale et qu’elle devait tenir compte des effets de sa conception sur l’environnement.
L’Eurogroupe a également mis l’accent sur la nécessité pour l’architecture de l’euro numérique de prévenir le blanchiment d’argent, le financement criminel et l’évasion fiscale tout en préservant la confiance des consommateurs. Il est important de noter que les ministres des Finances de la zone euro ont souligné que l’architecture de l’euro numérique ne devrait pas entraver la capacité des banques centrales européennes à assumer leur responsabilité de maintenir la stabilité des prix. C’est un point important.
L’Eurogroupe a exprimé son soutien à la capacité hors ligne de l’euro numérique, qui permettrait aux particuliers d’utiliser la monnaie dans divers contextes, et il a ajouté que les intermédiaires supervisés pourraient jouer un « rôle important ». Cette décision intervient après que les députés de l’UE ont condamné la participation d’Amazon à l’effort de production d’un prototype pour les applications de commerce électronique de la nouvelle CBDC pour utiliser l’euro numérique. Les ministres des Finances de l’UE ont exprimé leur soutien à l’interopérabilité avec d’autres CBDC en tant que caractéristique de l’euro numérique, tout en exprimant leur désir d’atténuer les risques liés à l’utilisation de leur CBDC en dehors de la zone euro. Malgré le fait que le Fonds monétaire mondial (FMI) ait évoqué la perspective d’une plateforme CBDC internationale, son développement a été ralenti. L’Eurogroupe devrait fournir sa prochaine mise à jour le 13 mars 2023.