Le Salvador vient de faire une annonce majeure durant ces dernières heures : la découverte de gisements d’or non exploités de plus de 3 000 milliards de dollars. Cette nouvelle n’est pas sans impact. Dans ce contexte, Nayib Bukele, président du Salvador, a eu l’occasion de se prononcer sur ce sujet en y apportant de nombreuses informations.
Une annonce à forte influence sur le marché de l’or ?
Lors d’une déclaration publique, réalisée par le président le lundi 9 décembre, fut annoncée la découverte de gisements d’or à extraire dont la valeur équivaut à plus de 3 000 milliards de dollars, ce qui est particulièrement conséquent. Lorsqu’on se réfère à la capitalisation de l’or qui se situe aux alentours des 17,894 milliards de dollars, la quantité découverte par le pays représente environ 16 % de la capitalisation actuelle du marché de l’or.
Ce qui est nécessaire de comprendre, c’est la dilution à laquelle fera face le marché de l’or durant les prochaines années. Après plusieurs millénaires d’extractions, de nombreux pays continuent de découvrir d’importantes quantités du métal jaune, ce qui pose la question de la quantité restante sur terre et de l’impact que cela aura dans un avenir plus ou moins lointain.
Constatons que d’un point de vue graphique, l’or est un actif qui a inscrit de très belles performances durant ces dernières années. Est-ce que la hausse se prolongera indéfiniment malgré une multiplication des découvertes de gisements d’or ces derniers mois ? Cela aura probablement des répercussions à posteriori lorsque l’or sera extrait et sera disponible sur les chaînes de production de produits électroniques, pour les bijoutiers et pour bien d’autres industries.
Un pays confronté aux difficultés écologiques et à la pression sociale
En 2017, le pays a interdit l’extraction minière de métaux dans un souci environnemental, faisant du Salvador le premier pays au monde à adopter une telle position. Dans la foulée eu lieu une fermeture généralisée des mines à ciel ouvert et souterraines du pays. Selon le dirigeant de l’ONG ADES, Antonio Pacheco, l’exploitation minière près de sources d’eau comporte des risques conséquents avec un effet nocif qui pourrait s’étendre sur l’ensemble du territoire.
Cependant, le président du Salvador ne semble pas avoir la même approche, estimant que la réouverture des mines de métaux est nécessaire dans un souci d’emploi et de pouvoir d’achat.
Lorsqu’on s’intéresse aux données de PIP (Poverty & Inequality Platform), constatons qu’une part encore conséquente de la population est dans la pauvreté avec moins de 2.15 dollars par jour. Nayib Bukele recherche une solution pour contrer cette problématique, bien qu’elle soit en baisse en comparaison à la fin des années 1990 et le début des années 2000.
Selon lui, le pays est assis sur une mine d’or qui peut largement couvrir la dette extérieure du pays. Ainsi, les enjeux futurs restent axés sur la capacité à extraire l’or de manière écologiquement responsable. En effet, de nombreux produits polluants sont utilisés dans les différents processus d’extraction, ce qui a un impact concret sur l’environnement dans un périmètre plus ou moins large.
Le FMI, inquiet par la politique pro-bitcoin du pays
Aux dernières nouvelles, le FMI et le Salvador étaient actuellement en discussions pour la mise en place d’un programme de prêt de plus d’1.3 milliard de dollars. Cependant, cela devrait se faire en l’échange de certaines contreparties, notamment un changement significatif dans l’approche qu’adopte le pays vis-à-vis de Bitcoin.
Historiquement, dès l’annonce du pays en septembre 2021 de donner à bitcoin cours légal sur son territoire, le FMI s’est prononcé et s’est montré particulièrement préoccupé concernant l’adoption de bitcoin. En effet, une telle action apporterait son lot de risques pour la stabilité financière du pays et sa sortie des difficultés budgétaires.
Toutefois, lorsqu’on s’intéresse au portefeuille de l’État Salvadorien, constatons que les performances sont notables. Proche d’une position de plus de 600 millions de dollars, nous sommes sur un bénéfice qui avoisine à quelques dizaines près les 200 millions de dollars. Cela fait un beau pactole pour le Salvador, malheureusement confronté à une influence grandissante du FMI, particulièrement dans les contraintes apposées pour l’obtention de prêts.
L’occasion idéale afin de s’opposer au FMI ?
En disposant de ce trésor de guerre, l’occasion pourrait se présenter au président du Salvador de vendre une partie de cet or ou des terrains sur lesquels se trouvent les gisements. L’objectif ? Obtenir plus de liquidités dans le but de s’exposer à nouveau sur bitcoin.
Le dernier achat en date remontant à la fin d’année 2022, cela permettrait au pays de s’opposer clairement aux conditions du FMI. D’autant plus, avec la croissance du roi des cryptomonnaies et le succès dans la position adoptée sur les marchés, le Salvador serait-il prêt à faire marche arrière sur ces trois années, pleines d’ambitions en tant qu’État précurseur dans l’adoption d’un actif, tant convoité et critiqué ?
Sources : Telegrafi
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