Entretien avec Jérôme Viala, Directeur Financier de Lectra

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Boursier.com : Comment s’est déroulée la fin d’année ?

J.V. : A partir de septembre-octobre 2008, les ventes de nouveaux systèmes ont connu un très fort recul. Un nombre croissant de clients ont été tétanisés par la crise financière. Ils ont alors décidé de suspendre ou de geler leurs investissements. En outre, les banquiers ont été réticents à aider les entreprises qui souhaitaient poursuivre leurs investissements. Les commandes de nouveaux systèmes ont ainsi baissé de 48% sur le T4 2008.

Boursier.com : Quel est l’impact de la crise dans l’automobile ?

J.V. : L’automobile assure 21% de nos ventes alors que la mode en représente 60%. La baisse de production des constructeurs a eu un effet négatif sur nos ventes.

Boursier.com : Dans la mode, quels sont les pays les plus impactés par la crise ?

J.V. : L’Asie et notamment la Chine est la zone la plus difficile actuellement. Après la fin des quotas textiles, les entreprises locales n’avaient plus de barrière à l’exportation. Elles ont alors cherché à obtenir des parts de marché avec du ‘dumping’ au détriment du Maghreb ou de l’Ile Maurice. Les prix de vente étaient très faibles et ils étaient libellés en Dollars. Les sociétés chinoises subissent aujourd’hui un effet de ciseau avec des salaires locaux qui grimpent de 10% par an et avec une dépréciation de leur devise de 6% par an. En l’espace de 3 ans, les coûts des entreprises chinoises ont ainsi augmenté de 50 à 60%.

Boursier.com : Comment la situation évolue en ce début d’année ?

J.V. : La situation demeure assez délicate en Chine. Aux Etats-Unis, la crise est profonde ce qui conduit à une limitation importante des investissements. Nous sommes dans une période trouble avec une crise de confiance.

Boursier.com : Quelle est la répartition géographique de vos ventes ?

J.V. : L’Europe assure 60% de nos ventes, l’Amérique 17% et l’Asie-Pacifique 17%.

Boursier.com : Quel est le poids des activités récurrentes ?

J.V. : 50% du chiffre d’affaires de Lectra est récurent. Il a progressé de 2% en 2008 et nous prévoyons une stabilité pour 2009.

Boursier.com : Votre endettement semble élevé…

J.V. : Cet endettement est lié à l’OPRA que nous avons effectué avec un espoir d’effet relutif. Nous avons mené des discussions positives avec nos banquiers afin de renégocier certains ‘covenants’. Par ailleurs, nous allons recevoir bientôt 14 Millions d’Euros au titre du remboursement du crédit d’impôt recherche ce qui viendra soulager cet endettement.