Au mois d’août 2022, un peu plus de 300 millions de personnes peuvent se targuer de détenir des cryptomonnaies, un chiffre équivalent à environ 4 % de la population mondiale. Néanmoins, cette adoption ne se fait pas de manière égale à travers le monde.
D’après une étude réalisée dans le cadre du Global Consumer Survey, 42 % des Nigérians interrogés en ligne ont déclaré qu’ils possédaient ou avaient déjà utilisé des cryptomonnaies cette année, soit le taux le plus élevé des 56 pays couverts par l’enquête. Les deuxième et troisième taux d’utilisation de cryptomonnaies les plus élevés du classement ont été enregistrés en Thaïlande et aux Philippines, avec environ 30 % des répondants chacun.
Une autre enquête cette fois réalisée pour le compte du site CoinGecko et se basant sur les données Google Trends en rapport avec des termes liés au secteur crypto a mis en évidence une hausse significative de la curiosité des Nigérians après la baisse du marché des cryptomonnaies en avril. La population nigériane est celle qui a le plus recherché les termes « cryptocurrency », « invest in crypto » et « buy crypto » parmi les 15 pays qui ont participé à l’étude.
Le Nigeria, un cas à part dans l’écosystème crypto ?
Le Nigeria fait partie des premières puissances économiques du continent africain grâce à ses ressources pétrolières, cependant cette richesse a un impact modéré sur le niveau de vie de la population, celle-ci étant dans la moyenne des autres pays africains. Ainsi l’intérêt croissant des habitants du Nigeria pour les cryptos est principalement alimenté par un certain nombre de défaillances des services financiers dans le pays.
Ces derniers étant liés à un déficit structurel ainsi qu’à de graves problèmes de corruption. Pour rappel au mois de mai dernier, le contrôleur général des finances publiques du Nigeria a été arrêté pour son implication présumée dans une affaire de détournement de fonds publics d’environ 80 milliards de nairas soit l’équivalent de 184 millions d’euros.
En conséquence des problèmes précédemment évoqués, les Nigérians ont commencé à utiliser les cryptos comme une alternative viable pour stocker et transférer des actifs. Selon un rapport du site Cointelegraph publié en avril 2022, près de 17,36 millions, soit 52 % des investisseurs nigérians ont alloué plus de la moitié de leurs actifs en cryptomonnaies.
Les Émirats Arabes Unis, deuxième du classement ?
Concernant le classement établi par CoinGecko visant à établir l’intérêt des différentes populations vis-à-vis du secteur crypto, les Émirats arabes unis (EAU) sont arrivés en deuxième position ce qui n’a pas été une grande surprise étant donné la récente poussée du pays en faveur de l’adoption des cryptomonnaies. Une politique favorable partagée par Singapour qui arrive justement à la troisième position de ce classement.
Les deux pays ont fait le choix d’établir une politique de réglementation claire concernant le secteur des cryptomonnaies, et ont d’ailleurs été jusqu’à la création d’organismes de réglementation dédiés. L’objectif visé par ce genre de politique est tout simplement de faire en sorte que les investisseurs se sentent accompagnés et plus en sécurité tandis que les exchanges crypto soient encouragés à s’installer, et par extension de développer l’attractivité commerciale du pays.
Quid de l’Europe et des États-Unis ?
En outre, les observateurs auront noté que les États-Unis finissent 12e sur un total de 15 participants. Le pays qui est toujours leader en ce qui concerne la valeur du portefeuille (avec en moyenne 18 000 dollars de crypto par investisseur) est cependant loin derrière sur la question de l’intérêt général de la population concernant le secteur crypto.
De son côté l’Union européenne est en dessous des autres nations en ce qui concerne l’adoption des cryptomonnaies ; d’après une série d’études menées par Gemini, on estime qu’environ 17 % des Européens seulement ont investi dans les cryptos. Un pourcentage qui s’explique principalement en raison d’inquiétudes liées à la fiabilité ou à la mauvaise compréhension de l’écosystème ; 35 % des personnes interrogées en Europe ont en effet déclaré avoir des inquiétudes vis-à-vis de la sécurité, et 34 % ont dit ne pas savoir comment acheter ou détenir des cryptomonnaies.