La Banque d’Angleterre a franchi hier une étape décisive… Tout en réduisant ses taux directeurs au plus bas historique de 0,5%, la banque centrale britannique a annoncé qu’elle se lançait désormais dans un programme dit “d’assouplissement quantitatif” d’un montant de 75 Mds£. En clair, au cours des trois prochains mois, elle va créer de l’argent frais pour racheter massivement aux banques des emprunts d’Etat, mais aussi de billets de trésorerie et autres dettes d’entreprise… L’objectif étant que les banques relancent enfin la machine du crédit grâce à ces liquidités, et que les entreprises recommencent à investir.
La banque centrale a déjà injecté environ 50 Mds£ de liquidités dans le système monétaire depuis le début de cette crise outre-Manche. Mais jusqu’à présent, les montants mis en circulation étaient “neutralisés” par des emprunts du même montant sur le marché monétaire… Dans la phase d’assouplissement quantitatif, il y a création de monnaie ex-nihilo (un pouvoir dévolu aux Banques centrales), ce qui, a long terme, pourrait se révéler inflationniste, si la banque centrale ne parvient pas à “éponger” à temps ces liquidités.
Cette stratégie non conventionnelle a déjà été menée dans les années 1990 au Japon, avec des résultats controversés, bien que non-inflationnistes. Elle a été reprise ces derniers mois par Tokyo, et entamée par la Réserve fédérale américaine, qui pourrait notamment acheter des emprunts d’Etat dans les prochaines semaines.
En Europe, la Bank of England reste pour l’instant isolée. La BCE, qui a ramené hier ses taux directeurs de 2% à 1,5%, a laissé entendre qu’elle irait plus loin dans cette voie, mais s’est bien gardée d’annoncer l’usage d’ “armes non-conventionnelles” pour lutter contre la crise…
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