Régulièrement critiqué pour sa forte consommation d’électricité, le Bitcoin est encore aujourd’hui sous le feu des projecteurs. En cause, une comparaison peu flatteuse pour la plus célèbre des cryptomonnaies, accusée de consommer 10 fois plus d’énergie que des monstres du numérique comme Google, Facebook ou encore Netflix.
BTC : Quelle consommation électrique ?
C’est un secret pour personne : le minage du Bitcoin est extrêmement energivore. Le CBECI (Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index), estime d’ailleurs que la consommation annuelle d’énergie liée au Bitcoin représenterait environ 128 TWh. Soit environ 0,6 % de la production électrique mondiale. Un seuil qui place la consommation liée au Bitcoin au même rang que la consommation annuelle de pays comme la Norvège, la Pologne ou encore la Suède. Et une consommation bien supérieure à des pays comme l’Argentine, le Chili ou la Nouvelle-Zélande.
Dans le même temps et selon l’agence internationale de l’énergie, la consommation d’une entreprise comme Google représenterait 12,2 TWh sur l’année 2019. D’autres groupes au rayonnement mondial comme Facebook ou Microsoft consommeraient respectivement 3 et 9 TWh par an. Ce qui signifierait que le Bitcoin consomme 5 fois plus d’énergie que ces trois groupes réunis et 10 fois plus que la nébuleuse Google.
Pourquoi le Bitcoin est autant consommateur d’électricité ?
Le protocole du Bitcoin a été conçu selon le principe de la “Proof of work” (preuve de travail). C’est ce protocole qui est particulièrement energivore. Le mécanisme permet de créer de nouveaux BTC à chaque fois qu’un bloc est validé sur la blockchain. Pour chaque bloc validé, les mineurs reçoivent en effet une récompense. Actuellement, celle-ci est fixée à 6,25 BTC par nouveau bloc ajouté. Soit au cours actuel du Bitcoin, plus de 300 000 euros. Un nouveau bloc est ajouté à la blockchain toutes les 10 minutes. Ce qui signifie que 300 000 euros de récompenses sont distribués toutes les 10 minutes.
Pour valider un bloc et avoir une chance de toucher les récompenses, les mineurs doivent résoudre des calculs extrêmement complexes. Des calculs dont la complexité s’accentue au fil du temps et qui nécessite une puissance de calcul toujours plus importante. Ainsi, le minage du Bitcoin constitue une véritable course à l’armement numérique. Pour miner du Bitcoin, les machines doivent être de plus en plus puissantes et nécessitent au passage une consommation énergétique toujours plus importante.
BTC : Quel impact sur l’environnement ?
Bien que l’impact environnemental soit colossal, il est important de nuancer le propos. En effet, les mineurs du Bitcoin ont également recours aux énergies renouvelables. Une étude de l’université de Cambridge estime que 39 % du minage mondial se ferait d’ailleurs par le recours aux énergies vertes. Au premier rang desquelles l’hydraulique, fortement porté par la Chine qui est le pays qui regroupe la plus grande quantité de mineurs ou de pools de minage. Selon les derniers chiffres publiés, la Chine regrouperait environ 60 % du minage mondial des cryptomonnaies.
Pour préciser encore l’impact environnemental du Bitcoin, celui-ci est saisonnier. En effet, lors de la saison des pluies en Chine, les sources principales d’énergies sont les barrages hydroélectriques. Dans des régions comme le Sichuan ou le Yunnan, l’électricité y est alors peu chère. Lors des saisons des pluies, les barrages fonctionnent à leur maximum et permettent pour les acteurs du minage de payer une énergie 30 à 40 % moins élevée. C’est à la fin de la saison des pluies qu’on observe une migration des mineurs qui se tournent alors vers d’autres sources d’énergies. Des énergies fossiles pour la plupart et de facto, beaucoup plus polluantes.
L’impact sur l’environnement d’une cryptomonnaie comme le Bitcoin est donc bien réel. Certains analystes prédisent même une consommation électrique croissante pour BTC, à mesure que son cours s’envolera. Dans les années à venir, le Bitcoin pourrait alors consommer plus que l’ensemble des data-centers de la planète. En 2019, certains analystes calculaient même que pour chaque dollar de valeur créé par le Bitcoin engendrait 49 cents d’externalités négatives sur la santé et sur le climat.
Pour de nombreux spécialistes, un changement est possible. Pour cela, il faudrait que Bitcoin abandonne le principe de la proof of work au profit de la proof of stake. Un changement qui n’est pas prêt d’arriver pour les connaisseurs du monde des cryptomonnaies.