Post-covid, le marché de l’emprunt fonctionnait à plein régime. Des taux historiquement bas, des délégations octroyées pour un nombre croissant de dossiers, l’emprunteur avait de quoi envisager sereinement un projet. Mais la crise sanitaire est passée par la, entrainant un resserrement de la vis par le système bancaire. Certains types de crédit, semblent aujourd’hui revenir à l’ordre du jour comme le prêt à mensualités progressives. Voyons ensemble ce qu’il en est !
Le resserrement des conditions d’accès au crédit
Nous le détaillions il y a quelques semaines, sous les recommandations du HCSH (Haut Conseil de Stabilité Financière), les conditions d’accès au crédit se resserrent. Cela concerne tous les types de projet, et d’autant plus les projets immobiliers.
Ainsi, le conseil, présidé par le ministre de l’économie Bruno le Maire préconise les points suivants :
- Ne plus rendre possible les prêts sur une durée supérieure à 25 ans.
- Un apport de 10 % du projet. La plupart des banques demandent également une épargne représentant également 10 % du projet
- Le respect plus drastique du taux d’endettement de 33 % pour les ménages.
Dans certains cas de figure, pour des emprunteurs ayant un haut niveau de revenu, ce seuil des 33 % peut être réajusté à la hausse. Par ailleurs, de nombreux analystes du système bancaire mettent en avant la baisse du nombre de dérogations ainsi que la diminution significative du nombre de crédits acceptés.
Le prêt aux mensualités progressives : un produit miracle ?
Pour respecter les recommandations du Haut Conseil, certaines banques, à l’instar des caisses d’épargnes, remettent en avant des produits anciens comme le prêt aux mensualités progressives. Il s’agit comme son nom l’indique d’un prêt avec des mensualités évolutives (à la hausse) au fil du projet. Le but du dispositif est de permettre la modulation des mensualités à mesure que les revenus de l’emprunteur augmentent.
A la Caisse d’Epargne, ce produit porte le nom de Grandioz. Il permet aux porteurs de projet d’emprunter sur une durée allant de 7 à 25 ans avec des mensualités à la hausse chaque année de 1 %. Ce taux peut grimper à 1,5 % chaque année pour les projets immobiliers. Cela permet donc de commencer avec des mensualités plus basses. Ainsi, cette « astuce », permet de rendre possible certains projets légèrement au dessus du seuil de 33 % d’endettement. Et par conséquent l’octroi d’un crédit. Via le dispositif, il est aussi mécaniquement possible d’emprunter une somme plus importante, à fortiori en privilégiant un prêt à mensualités progressives sur une durée de 25 ans.
Si il tend à se démocratiser dans toutes les banques, le dispositif pourrait séduire deux publics différents :
- Les plus jeunes, dont les capacités d’emprunt ne tiennent dans compte dans un schéma classique de l’évolution d’une carrière
- Les emprunteurs souhaitant investir dans l’immobilier locatif
Néanmoins, les banques n’octroient pas ce genre de crédit à tous les profils. Etant donné que les mensualités sont évolutives, les banques vont vouloir s’assurer que l’emprunteur sera toujours en mesure de rembourser les échéances sur les dernières années du crédit. Les jeunes actifs ayant des postes de cadre ou d’ingénieur sont donc particulièrement adaptés à ce genre de crédit.
Un dispositif plus couteux qu’un crédit classique
A montant emprunté égal, le prêt aux mensualités progressives revient plus cher qu’un crédit classique. En effet, étant donné que les mensualités à régler sont plus faibles les premières années, l’amortissement du capital emprunté est moindre. Ainsi, l’emprunteur devra rembourser à un taux de plus en plus élevé sur des sommes restantes encore importantes. Rappelons au passage que les intérêts restants sont calculés sur le restant du.
Même cas de figure pour les personnes qui souhaiteraient emprunter et finir par solder le crédit via un remboursement anticipé. Celui-ci coûtera plus cher qu’un remboursement anticipé sur un crédit classique comme un crédit personnel ou un prêt professionnel
Ce surcoût global du prêt à mensualités progressives est estimé entre 3 et 6 % du montant total du crédit. C’est donc un choix à faire en connaissance de cause.