Boursier.com : Où en est le plan de sortie de la Procédure de sauvegarde que vous allez présenter le 21 avril prochain?
Jacques Rouvroy : Le but est de rembourser la totalité des créanciers dans un délai qui sera acceptable pour la société… Ce plan comportera des cessions d’actifs non stratégiques et la génération de cash flow due à l’exploitation normale et progressive de l’entreprise.
Boursier.com : Quelles marques non stratégiques sont concernées ? Et qu’en est-il des actifs immobiliers?
J.R. : Je ne peux pas citer de marques à ce stade… Concernant les actifs immobiliers, ils se situent en Pologne, en Lituanie et en Bulgarie. Ils seront cédés progressivement…
Boursier.com : Pour quelles raisons excluez-vous de vendre Marie Brizard?
J.R. : Dans le schéma de sortie actuel, ce n’est pas une obligation de vendre Marie Brizard. Nous ne sommes pas dans la logique de céder une affaire que nous avons complètement redressée et qui a un potentiel de développement formidable ! Il est vrai que beaucoup d’opérateurs regardent le dossier mais aujourd’hui nous n’avons reçu aucune offre ferme. Le ‘pôle vin’ qui était déficitaire s’équilibre cette année et sera largement bénéficiaire l’année prochaine… Le travail de restructuration est derrière nous.
Boursier.com : Qu’en est-il de vos relations avec vos créanciers qui vous accusent de profiter de la souplesse de la nouvelle loi sur les plans de sauvegarde?
J.R. : Avant tout, il faut comprendre que la dette a changé de main… A l’origine, les 375 ME de dette FRN ( » floating rating notes « ) ont été souscrits par des fonds classiques, principalement anglo-saxons. Puis la panique est intervenue lorsque le marché a appris que nos commissaires aux comptes émettaient des réserves sur nos comptes. La dette a ensuite été massacrée sur le marché et un certain nombre de ‘prédateurs’ sont entrés dans la danse. Il s’agit de fonds apatrides, domiciliés dans les paradis fiscaux et qui ont acheté la dette à bon compte… Ils détiennent aujourd’hui la plus grosse partie de cette dette. La sauvegarde est précisément là pour permettre à l’entreprise de continuer son développement, sans avoir à subir la pression de ses créanciers.
Boursier.com : Ressentez-vous les effets de la crise sur votre activité ?
J.R. : Comme tout le monde, nous avons enregistré un ralentissement des ventes sur la fin d’année. Mais ce ralentissement tenait surtout aux conséquences de la procédure de sauvegarde. Celle-ci nous a empêché d’accéder aux lignes revolving de crédit que nous obtenons habituellement des banques polonaises pour faire face à la saisonnalité. Par conséquent, nous avons volontairement limité le niveau des ventes pour ne pas nous trouver en crise de trésorerie.
Boursier.com : Quelle est la tendance que vous avez observée au premier trimestre?
J.R. : Nous observons une accélération très forte aux Etats-Unis. Les ventes explosent pour la marque Sobieski, qui est la septième marque de vodka mondiale. En 2008, nous avons écoulé 2,5 millions de caisses dans 35 pays, et cette année nous devrions vendre au moins un million de caisses supplémentaires. En France, nous sommes également très présents avec cette marque puisque nous détenons près de 15% de parts de marché. Nous devons ce succès aux équipes de Marie Brizard qui ont introduit la marque Sobieski sur le marché français. Les synergies commencent à bien fonctionner…
Questions & Réponses (0)