Il y a quelques jours, nous tordions le cou à 5 idées reçues sur les cryptomonnaies. Mais il reste encore bien du chemin à faire pour éradiquer les fausses croyances populaires liées aux actifs numériques. Dans cet article, considérons 5 autres mythes sur les cryptos.
Idée reçue n°6. « Les cryptos ne servent à rien »
Rentrons dans le vif du sujet avec cette opinion partagée par beaucoup de spectateurs du secteur crypto : les cryptomonnaies n’ont pas d’utilité réelle. Cette idée reçue révèle surtout que à quel point le secteur crypto est émergent et encore méconnu.
En réalité, les cryptos ont diverses utilités très concrètes. Tout d’abord, de plus en plus de paiements internationaux entre particuliers et petites entreprises sont réalisés en cryptos. Ce mode de paiement s’avère être plus rapide et moins coûteux que les solutions traditionnelles.
Les cryptos sont aussi utiles en tant que dons. Par exemple, au cours de la première année de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, les utilisateurs de cryptomonnaies du monde entier ont fait parvenir à l’Ukraine 70 millions de dollars en cryptos. En février 2023, plus de 6 millions de de dons en cryptos ont aussi été envoyés pour soutenir les victimes du tremblement de terre qui a secoué la Turquie et la Syrie.
Les cryptomonnaies se sont aussi révélées utiles pour se protéger de l’inflation et l’instabilité financière. Par exemple, le Venezuela subi fréquemment des périodes d’hyperinflation. De nombreux vénézuéliens se sont alors tournés vers la crypto pour protéger leur pouvoir d’achat et leur épargne. D’autres pays comme le Nigeria, l’Argentine ou le Kenya ont également vu des dynamiques similaires.
Enfin, les cryptos sont de plus en plus acceptées comme moyen de paiement dans les commerces, en particuliers les commerces en ligne.
Idée reçue n°7. « Les transactions cryptos sont anonymes »
De nombreux novices sont convaincus que les transactions en cryptomonnaie sont anonymes. En réalité, l’essence-même des cryptomonnaies et de la blockchain repose sur un fonctionnement ouvert et transparent.
En effet, les transactions cryptos sont inscrites sur la blockchain, un registre public. S’il existe un certain niveau d’anonymat, cela ne veut pas dire qu’il est impossible de remonter jusqu’à l’utilisateur. Si besoin, les données disponibles sur la blockchain peuvent mener jusqu’à la source d’une transaction crypto. Cela peut notamment permettre aux banques ou aux institutions gouvernementales d’identifier les auteurs de transactions liées à des activités criminelles.
Certaines cryptos sont spécialisées dans l’anonymat et proposent un chiffrage des données plus poussées. C’est par exemple le cas de Zcash (ZEC) ou encore Monero (XMR). Toutefois, ces cryptos restent très minoritaires et leur utilisation est relativement limitée.
Idée reçue n°8. « Les cryptos servent seulement aux criminels »
Cette idée reçue découle en grande partie du mythe n°7 concernant l’anonymat. En effet, si les transactions cryptos étaient anonymes, on imagine aisément qu’elles seraienr un outil prisé des criminels. Mais comme nous l’avons vu, cela ne correspond pas à la réalité.
Par ailleurs, des mesures de sécurité sont mises en place pour lutter contre l’utilisation illicite des cryptos. Par exemple, il existe des réglementations relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux (AML) et le financement du terrorisme (CTF). La plupart des exchanges (les plateformes qui permettent de faire des transactions cryptos) doivent se conformer à ces règles.
L’utilisation des cryptos à des fins criminelles est en fait presque marginale. La société d’analyse Chainalysis a établit qu’en 2021, seules 0,15 % des opérations cryptos étaient liées à des activités illégales qui étaient très majoritairement des fraudes (82%).
Idée reçue n°9. « Les cryptos sont toutes les mêmes »
De nombreuses personnes imaginent que la cryptomonnaie est un actif unique, ou que toutes les cryptos se ressemblent. Certains croient que Bitcoin et crypto sont la même chose. On est là très loin de la réalité.
En fait, le terme crypto désigne un type d’actifs numériques. Il rassemble une immense variété de pièces, d’écosystèmes et de réseaux. Les différentes cryptos varient en termes de caractéristiques, d’objectif, d’utilité, de fonctionnement, de degré de volatilité, etc. A ce jour, il existe plus de 23 000 cryptos différentes !
Le Bitcoin est la crypto la plus ancienne, la plus connue et la plus utilisée au monde. A lui seul, le Bitcoin domine 48,32% du marché crypto. Juste derrière, on trouve l’Ethereum en seconde place avec 18,88% de part de marché. Rien qu’entre ces deux géants, les différences sont innombrables. Par exemple, le Bitcoin est conçu pour servir de moyen de paiement, tandis que l’Ethereum vise à alimenter des applications décentralisées.
Idée reçue n°10. « Les cryptos vont remplacer l’argent fiat »
Finissons avec le mythe selon lequel les cryptos vont remplacer l’argent fiat comme l’euro ou le dollar. Même les plus fervents défenseurs des cryptos n’imaginent pas voir cette prédiction se réaliser dans un futur proche. Les cryptos et leurs 14 ans d’existence ont encore bien du chemin à faire avant de remplacer les monnaies fiat qui existent depuis près de 3000 ans.
L’adoption des cryptos progresse, en particulier depuis le bull run de 2021 qui a mis un gros coup de projecteur sur le secteur. Le grand public commence à entendre parler des cryptomonnaies et à s’y intéresser. Des acteurs économiques et financiers du monde entier reconnaissent les intérêts et les avantages de ce type d’actif. Toutefois, les monnaies fiat ont un ancrage qu’il sera bien difficile d’égaler, sans parler de le dépasser.
D’ailleurs, les gouvernements ne sont pas prêts de laisser leur échapper le contrôle associé aux monnaies fiat. Tout au mieux, certains pays envisagent de mettre en place une CBDC, c’est-à-dire une monnaie numérique de banque centrale. Ils espèrent ainsi profiter des avantages d’une monnaies numérique dans une version centralisée (tandis que les « vraies » cryptos sont, par essence, décentralisées).
Dans ces deux articles, nous avons exploré 10 idées reçues populaires (et globalement fausses) concernant les cryptos. Voilà une modeste contribution pour favoriser une meilleure compréhension et une plus grande adoption des cryptomonnaies.
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