Le 22 mars dernier, Euronext a lancé la version socialement responsable du CAC 40 : le CAC 40 ESG. En prenant en compte un certain nombre de critères que nous allons détailler, ce nouvel indice permet un investissement plus responsable.
Qu’est ce que le CAC ESG ?
Pour mettre sur pied ce nouvel indice, Euronext s’est associé à Vigeo Eiris qui est une filiale de l’agence de notation Moody’s. L’évaluation via les critères ESG se fait sur la base des caractéristiques établies par le ministère de l’économie et des finances. Pour Euronext, il s’agit du premier indice boursier ESG national.
L’objectif de celui-ci est de rediriger les flux de capitaux et l’investissement vers les multinationales les plus propres.
Composition du CAC 40 ESG
Ce nouvel indice est composé de 31 des 40 entreprises qui composent le CAC 40. Les neufs exclus de l’indice français de référence sont les suivantes :
- Airbus
- Alstom
- ArcelorMittal
- Dassault Systèmes
- EssilorLuxottica
- Hermès
- Saint Gobain
- Thales
- Total
Pour remplacer ces neufs entreprises, les groupes Accor, Arkema, EDF, Gecina, Klépierre, Sodexo, Solvay, Suez ou encore Valeo font leur apparition pour la composition de ce nouvel indice ESG.
Pour la sélection des valeurs boursières retenues, plusieurs critères ont été utilisés pour le passage de 60 à 40 valeurs. Tout d’abord, Euronext a cherché à exclure les entreprises soumises à des controverses selon les principes du Global Compact. Avec notamment une exclusion pour :
- Les entreprises qui font plus de 5 % de leur activité dans les énergies fossiles
- Les entreprises qui font plus de 10 % de leur activité dans le secteur du tabac
- L’alignement par rapport au pacte mondial des Nations-Unies
Une quarantaine de critères ont été retenus pour établir une note sur 100 des 60 entreprises étudiées. Afin de ne pas figer l’indice, Euronext entend réviser et ajuster sa méthodologie chaque année. Cela permettra d’éventuellement ajouter ou supprimer certaines valeurs.
Est-ce Judicieux D’investir sur le CAC ESG ?
En terme de rendements, selon les données collectées par l’école Polytechnique et le Forum pour l’investissement responsable (FIR), les fonds ISR proposent un couple rendement risque aussi bon, si ce n’est meilleur que les fonds ordinaires. L’investissement plus responsable se conjugue aujourd’hui à une rentabilité qui ne souffre plus la comparaison des produits classiques. De plus, il y a fort à parier que cette tendance continue à s’affirmer dans les années à venir.
Néanmoins, on peut s’interroger sur les critères retenus pour sélectionner ces entreprises. Dans quelle(s) mesure(s) les entreprises ne cherchent-elles pas à satisfaire simplement à ces exigences sans mettre en place de politique de durabilité plus générale ? Quid d’une entreprise qui augmenterait sa part de financement dans des secteurs controversés, tout en restant bien ancré sous les seuils définis ? Comment juger de la fiabilité de ces labels ?
L’entreprise Dassault-Systèmes est par exemple absente de cet indice ESG mais bel et bien présente au sein de l’indice Clean 200 de Corporate Knights. Si les labels constituent des aides et des facilitateurs d’investissement, ils ne restent que des outils. Des outils qui doivent parfois refléter la politique générale de plusieurs centaines d’entreprises. Créant inéluctablement des raccourcis et des interrogations pour les investisseurs. Avant d’investir, il convient donc de faire également sa propre analyse.