Le crowdfunding, ou financement participatif, est un moyen relativement nouveau pour les entreprises ou les particuliers de lever des fonds pour leurs projets via internet. Des plateformes de crowdfunding en ligne, comme KissKissBank ou Ulule, mettent donc en relation des porteurs de projets en besoin de financement avec des agents à capacité de financement. Le cadre réglementaire entourant le crowdfunding en France est entré en vigueur le 1e octobre 2014 mais les régulateurs français (AMF et ACPR) ont relevé des manquements en 2016 : faible transparence sur les frais, présentations de projet ne respectant par les normes réglementaires, taux de défaillance mal mis en avant …
Le crowdfunding est apparu dans les années 2000 aux Etats-Unis avant de se développer en France depuis la crise financière avec l’arrivée de plateformes comme celle de KissKissBank en 2009. Le financement participatif est en plein essor avec des collectes en constante augmentation. Selon le baromètre réalisé par Compinnov pour Financement Participatif France, la collecte sur les plateformes françaises de crowdfunding est passé de 152 millions d’euros en 2014 à près de 300 millions d’euros en 2015 et plus de 628 millions d’euros en 2016. Comment bien investir avec le crowdfunding ?
Les types de plateformes de financement participatif
Le financement participatif est particulièrement adaptée pour les petites structures et permet aux entreprises d’avoir recours à une méthode de financement autre que les méthodes traditionnelles (banques ou marchés financiers). Il est possible de donner de l’argent ou d’investir de différentes manières :
- Don/Contribution: vous pouvez alors obtenir une contrepartie en nature (T-Shirt, CD, places de concert par exemple) ou en numéraire (participation aux bénéfices par exemple) – aussi appelé crowdgiving s’il n’y a aucune contrepartie ou reward based crowdfunding si vous obtenez une contrepartie;
- Prêt : rémunéré ou non – aussi appelé crowdlending;
- Souscription de titresfinanciers (actions ou obligations) – appelé aussi equity crowdfunding.
Les obligations règlementaires relatives au crowdfunding
Avec l’essor de ce nouveau type de financement, la France a décidé de créer un environnement plus sécurisant pour les contributeurs (qu’ils soient donateurs, prêteurs ou investisseurs) pour que ces activités de crowdfunding aient un cadre juridique (mise en place le 1e octobre 2014).
Ainsi, deux statuts juridiques ont été créés :
- Le statut d’intermédiaire en financement participatif, IFP, pour les plateformes de prêt ;
- Le statut de conseiller en investissement participatif, CIP, pour les plateformes d’investissement.
Il existe également un label pour le financement participatif qui « peut être utilisé par tout professionnel immatriculé à l’ORIAS pour exercer l’activité de conseiller en investissements participatifs (CIP) ou d’intermédiaire en financement participatif (IFP) ainsi que par les prestataires de services d’investissement (PSI), agréés par l’ACPR, qui proposent des offres de titres financiers par Internet » – Source : Ministère de l’économie.
Quels sont les risques du financement participatif ?
Les gendarmes bancaire et financier ont pu observer un certain manquement aux respects des règles dans leur rapport annuel de leur « pôle commun assurance-banque-épargne ». Il existe donc une certaine opacité notamment concernant le respect de la réglementation du crowdfunding et la transparence des sociétés qui utilisent ce type de financement.
Comme le dit Olivier Fliche – coordinateur pour l’ACPR du pôle commun assurance-banque-épargne avec l’AMF : « au fur et à mesure que le financement participatif se structure, les autorités devront préciser leurs attentes et leurs positions » évoquant « un programme en ce sens pour 2017 ».
Les risques liés à ce type de financement varient en fonction de « l’option » choisie. Avec les plateformes de dons avec contreparties, si le projet échoue, vous ne pourrez pas recevoir de contreparties. Il existe toujours un risque de défaut de l’emprunteur avec les plateformes de prêts et donc vous pourriez ne pas être remboursé. Avec la souscription de titres, l’absence de liquidité (titres non cotés) peut être un problème et vous pourriez perdre votre capital partiellement ou totalement.
Conclusion
- Apprenez les différentes possibilités de financement via ces plateformes de crowdfunding
- Étudiez bien la qualité du projet avant d’investir
- Faites des recherches sur l’entreprise porteuse du projet
- N’hésitez pas à poser des questions
- Vérifiez que la plateforme de crowdfunding est autorisée (ORIAS, CPI, PSI, IFP, label « Plate-forme de financement participatif régulée par les autorités françaises »)
- Pensez à l’avenir ! N’investissez que l’argent dont vous n’avez pas besoin immédiatement (attention à l’illiquidité de cette épargne)
- Mesurez bien les risques de votre investissement
- Diversifiez bien les entreprises dans lesquelles vous investissez
Pour d’infos sur le crowdfunding
- Finance participative France = http://financeparticipative.org/
- AMF – Autorité des Marchés Financiers = http://www.amf-france.org/Epargne-Info-Service/Produits-et-supports-d-investissements/Types-de-produits/Financement-participatif-crowdfunding.html
- Good morning crowdfunding – Annuaire des plateformes de crowdfunding en prêt = http://www.goodmorningcrowdfunding.com/annuaire-pret/