C’est dans un climat incertain que se trouve actuellement la Bourse de Paris où les investisseurs misent sur la prudence en attendant le compte rendu des annonces de la Banque centrale européenne sur la politique monétaire de la zone euro. La question de la réouverture du gazoduc russe Nord Stream 1 est également à l’ordre du jour.
Des marchés européens dans la tourmente en raison d’une crise qui relève de facteurs multiples
Reliant la Russie à l’Allemagne, ce dernier est supposé rouvrir ce jeudi. Cependant il ne sera pas pleinement fonctionnel : d’après les estimations de deux sources proches de Gazprom qui se sont exprimées à l’agence de presse Reuters, le gazoduc ne devrait fonctionner qu’à 40% de ses capacités.
Cette reprise partielle pourrait éventuellement apaiser les marchés boursiers européens sur le court terme mais ne réglera pas le problème énergétique sous-jacent dans lequel se trouve actuellement le continent. Par ailleurs la situation ne fera qu’empirer au fur et à mesure que les mois passent et que nous nous rapprochons de la période hivernale alors que la Russie continue d’utiliser ses ressources en gaz comme une arme en réaction aux sanctions occidentales liées à l’invasion de l’Ukraine en février dernier.
Au niveau de l’analyse technique, le CAC 40 est actuellement dans une forme de léthargie en réaction à l’inquiétude provoquée par l’approche de ces décisions majeures. Les investisseurs ont pu constater son score de 6 181,61 points aujourd’hui soit une très légère baisse de 0,049 % pour une perte nette de 3,05 points.
Crise politique en Italie
La séance est par ailleurs hasardeuse en raison de l’éclatement de la coalition gouvernementale italienne et de l’annonce officielle de la nouvelle démission de Mario Draghi il y a de cela quelques heures. Pour rappel Draghi avait précédemment annoncé sa démission la semaine dernière à la date du 14 juillet en conséquence de nombreux désaccords avec le Mouvement 5 Étoiles, un parti politique considéré comme anti-système.
Cette précédente demande de démission avait été refusée par le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, cependant la décision d’aujourd’hui est quant à elle définitive. Mattarella a toutefois ajouté que dans l’immédiat le gouvernement Draghi restait en place pour expédier les affaires courantes.
En réaction la Bourse de Milan et l’indice FTSE MIB affichent une baisse de 465,19 points pour un score total de 20 993,23 points soit une chute de 2,18 % à 11h10 (GMT+2)
Réunion de la BCE décisive
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, avait préalablement indiqué que les taux seraient augmentés de 0,25 %, néanmoins le débat est toujours ouvert et les investisseurs seront peut-être contrariés de voir les administrateurs de l’institution procéder différemment à la mi-journée.
D’après les experts de BlackRock, la célèbre multinationale spécialisée dans la gestion d’actifs et actuellement leader de son secteur sur le plan mondial, la Banque centrale européenne fait actuellement face à un problème d’envergure. Il s’agit d’un dilemme que ces derniers détaillent de la manière suivante :
« Soit entraver la croissance, soit s’adapter à une inflation plus élevée, et ce dans un contexte de choc énergétique ».
La BCE va sans le moindre doute utiliser son mécanisme anti-fragmentation (autrement désigné sous le nom de TPM) afin de gérer au mieux la crise politique de l’Italie qui est pour rappel la troisième économie de la zone euro.
Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank, a déclaré en réaction :
« Le spread entre l’emprunt transalpin à 10 ans et le Bund allemand de même échéance s’est accentué depuis le début de l’année. Ainsi toute l’attention sera focalisée sur ce que Christine Lagarde pense des derniers développements en Italie, et ce qu’elle propose contre la fragmentation ».
Le communiqué de la Banque centrale européenne est prévu pour 14h15 aujourd’hui, et il sera succédé par la conférence de presse de Christine Lagarde qui débutera vers 14h45.
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