Le marché boursier avait explosé à l’annonce du vaccin de Pfizer. Tous les indices ont connu une vague haussière pour finir par se redresser à la normale en cette fin de semaine. Au regard des fluctuations du marché boursier, peut-on prétendre que le vaccin aura des effets immédiats sur l’économie à l’heure d’un confinement partiel au niveau mondial ?
Il n’y avait aucun doute que les économies se sont essoufflées après le déconfinement. La croissance économique enregistrée pour certains pays de l’OCDE était même historique. Les Etats-Unis ont connu une croissance de 33,1%,un chiffre qu’ils n’avaient pas vu depuis 1950. Le PIB japonais aurait augmenté de 18,9%; une croissance enregistrée depuis 1980. La France, l’Allemagne, l’Angleterre ont aussi connu des croissances glorieuses au troisième trimestre, 18,9%, 8.2% et 15,5%.
Ces niveaux de croissance élevés ne sont pas uniquement imputables au déconfinement. Les fonds de relance du gouvernement américain et celui de la banque centrale européenne ont eu un effet multiplicateur sur la croissance économique pour le troisième trimestre.
Alors, sans pour autant l’affirmer, un vaccin sans plan de relance n’est pas certain d’avoir de grands effets escomptés dans le court terme sur les économies.
Méfions-nous des chiffres du marché boursier
Pete Buttigieg, ancien candidat au primaire démocrate eut à dire « le marché boursier ne résume pas l’économie ». En effet, il n’y a pas tort de faire le distinguo entre l’économie et le marché boursier. C’est bien vrai quand l’économie fonctionne à plein régime, le marché boursier va bien. L’inverse n’est pas aussi vrai surtout quand il s’agit juste des effets spéculatifs.
A l’annonce du vaccin, le CAC avait progressé de 6 points. L’indice boursier allemand, Dax, avait lui connu une hausse de 4%. Le Dow a augmenté de 3% et la Russell 2000 a bondi de 4,3%.
Cette bulle spéculative semble être éclatée à la fin de la semaine puisque les indices se sont redressés à la normale. Le CAC 40 peinait à rebondir à 0,20% et le Dow Jones pliait de 1,1%.
Les rendements du Trésor à 10 ans sont passés de 0,821% à la fin de la semaine dernière à 0,957% lundi après l’annonce de Pfizer. Les rendements se situaient à 0,918% peu avant l’intervention de M. Powell en fin de matinée jeudi.
Les banquiers centraux optimistes mais inquiets
Dans une rencontre avec d’autres responsables de banque centrale dans le monde, le patron de la FED se disait optimiste et que la nouvelle d’un vaccin était très accueillante pour une perspective de long et moyen terme. Il a aussi mis l’accent sur le fait que les prochains jours seront difficiles et qu’un vaccin ne suffirait pas uniquement pour répondre aux défis.
La responsable de la BCE, quant à elle, a déclaré Mme Lagarde : « D’un immense fleuve d’incertitude, nous voyons maintenant l’autre côté. »
« Mais je ne veux pas être exubérante sur cette vaccination car il y a encore de l’incertitude » sur la production et la distribution du vaccin, a-t-elle ajouté.
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