La plupart des médias se livrent à un « Bitcoin bashing » en pointant du doigt l’impact environnemental du Bitcoin. L’idée que les cryptos sont mauvaises pour l’environnement fait d’ailleurs partie des idées reçues les plus courantes sur les cryptos. Et si cette accusation n’était pas si vraie que ça ? De nouveaux calculs du Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) rebattent les cartes.
L’université de Cambridge et son index CBECI
Le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) a été créé en 2019 par l’université de Cambridge, ou plus précisément par le Cambridge Centre For Alternative Finance. Le but de cet index est de fournir en temps réel une estimation de la consommation électrique du minage de Bitcoin.
L’institut vient de mettre à jour sa méthodologie dans le but de fournir des données toujours plus fiables et cohérentes. Alexander Neumüller, un chercheur pour le CBECI, s’est exprimé à ce sujet dans une interview pour CNN.
A cette occasion, il a souligné les avis divergents vis-à-vis de l’impact environnemental du Bitcoin et de ce que le minage apporte à la société. En effet, certains considèrent que le Bitcoin contribue au changement climatique, tandis que d’autres estiment qu’il permet justement de combattre ce fléau.
« Cependant, la nature complexe du secteur et le manque d’informations sont souvent méconnus, ce qui donne lieu à des points de données triés sur le volet et à des points de vue biaisés. » Alexander Neumüller, chercheur pour le CBECI
Le CBECI se met à jour
Les chercheurs du CBECI ont récemment annoncé avoir procédé à la première mise à jour majeure de l’index CBECI depuis sa création. Dans son communiqué, l’université de Cambridge affirme que cette mise à jour est « une réponse à des éléments indiquant une surestimation périodique de la consommation d’électricité ». Plus qu’un simple index, le CBECI veut désormais fournir des données qui fournissent une image plus complète de l’empreinte environnementale du Bitcoin.
La mise à jour a notamment pris en compte l’évolution du matériel du minage au cours des dernières années ainsi que la hausse du hashrate. En effet, Neumüeller et son équipe ont examiné des données plus récentes et plus fiables. Cela les a mené à réaliser que les équipement plus récents (et plus performants) étaient jusqu’à présent sous-représentés dans les calculs, ce qui faussait les résultats.
Des résultats de plus en plus instructifs
Cette mise à jour du CBECI permet de mieux évaluer la consommation électrique du Bitcoin et de mieux interpréter les résultats.
Les données fournies par le CBECI
Comme depuis ses débuts, le CBECI continue à calculer la consommation électrique du Bitcoin mesurée en GW (GigaWatt). On peut ainsi trouver une estimation encadrée par des valeurs théoriques maximales et minimales.
Le rapport quotidien comprend également trois estimations de l’efficacité du matériel de minage de bitcoins. Il s’agit d’une mesure de la quantité d’électricité (en joules) nécessaire pour effectuer une quantité donnée de travail de calcul (un térahash) par seconde.
Par ailleurs, la carte du minage de Bitcoin permet de visualiser la distribution géographique du minage de Bitcoin.
Enfin, Neumüeller et son équipe ont ajouté une estimation des gaz à effet de serre produits par le réseau Bitcoin. Là encore, on retrouve trois estimations : une fourchette haute « tout charbon », une fourchette basse « tout hydraulique », et une estimation la plus plausible basée sur une énergie mixte.
Bitcoin et or, même combat
Pour aider à mettre ces chiffres en perspective, l’institut fournit également des éléments de comparaison. La comparaison la plus marquante met côte-à-côte le minage de Bitcoin et d’autres utilisations industrielles et résidentielles de l’électricité.
On constate alors que « l’analogue le plus proche et le plus référencé du bitcoin dans le monde réel est l’or. ». En effet, le minage Bitcoin consomme 116 TWh par an, tandis que le minage d’or consomme 131 TWh par an. Cette comparaison est particulièrement intéressante car les deux actifs présentent des similitudes en tant que réserves de valeur. Pourtant, la consommation électrique liée à l’extraction d’or est rarement un sujet d’actualité.
Autre comparaison instructive, la consommation du minage de Bitcoin est dérisoire par rapport à la consommation des climatiseurs à travers le monde (2199 TWh par an).
Vers un minage plus vert ?
Neumüeller s’est aussi exprimé sur ce qui poussera les mineurs de Bitcoin à choisir des énergies plus vertes. Naturellement, c’est le prix de l’électricité est les facteur déterminant.
« Il y a une incitation, je suppose, et c’est juste de le dire, à essayer de trouver un accès peu coûteux à l’électricité, et dans de nombreux cas, il s’agit des énergies renouvelables. »
Le chercheur a également souligné les relations qui se développent entre les sociétés de minage et les champs pétroliers. En effet, le gaz de torche peut être utilisé comme source d’énergie pour le minage de BTC. Certes, le gaz de torche n’est pas une énergie renouvelable. Toutefois, cette collaboration permet de créer de la valeur à partir d’une ressource autrement gaspillée.
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