Si la semaine précédente a été particulièrement décevante, marquée notamment par le scandale bancaire de blanchiment d’argent et la baisse significative de plusieurs cours bancaires, la Bourse de Paris semble repartir à la hausse. Avec cependant des incertitudes qui restent très présentes. En toile de fond, la gestion de la crise de la covid-19 ainsi que les élections américaines.
Une éclaircie après la semaine difficile ?
Après une semaine marquée par la défiance des investisseurs, notamment sur la journée du Lundi 21 Septembre, la Bourse de Paris et l’indice CAC 40 semblent repartir à la hausse ce matin.
Avant l’ouverture des marchés, le contrat à terme sur l’indice CAC 40 progressait de plus de 1.5 %. Après avoir connu sa pire performance sur les trois derniers mois, avec une chute de près de 5 % sur la semaine dernière. Après avoir clôturé la semaine à 4 715 points, le CAC ouvrait à plus de 4 800 points en début de séance (4 806 points). Une heure après l’ouverture, la tendance haussière est confirmée avec un indice qui dépasse les 4 815 points.
A l’instar des bourses asiatiques comme le Nikkei, la bourse de Paris profite des performances intéressantes de Wall Street. A la clôture de la journée de vendredi, les indices Nasdaq et Dow Jones affichaient des hausses respectives de 2,26 % et de 1,34 %.
Quelques valeurs à suivre
Après de fortes baisses en début de semaine en raison du scandale financier, le secteur bancaire semble repartir à la hausse. En témoigne l’action BNP Paribas en hausse de plus de 3 % depuis ce matin. D’autres banques françaises comme la Société Générale ou encore le Crédit Agricole rebondissent également avec des hausses comprises entre 3 et 4 %.
L’offre améliorée de Véolia pour le rachat de la participation d’Engie dans Suez est aussi à suivre avec attention. Celle-ci sera remise au plus tard le 30 Septembre, c’est à dire Mercredi prochain. L’action du groupe Peugeot Citroen (PSA) est aussi à scruter dans les jours qui viennent. Le groupe vient en effet de proposer au groupe japonais Toyota une cession sur sa filiale de véhicules utilitaires. La manoeuvre a pour objectif d’apaiser les inquiétudes de la Commission européenne suite au projet de fusion avec Fiat Chrysler.
Le titre ArcelorMittal prend quant à lui près de 9 % après l’annonce de la cession de sa filiale américaine au groupe Cleveland-Cliffs pour un montant avoisinant les 1,4 milliards de dollars.
La crise sanitaire comme épée de Damoclès
Si le regain de forme de l’indice est expliqué en grande partie par les bonnes performances américaines du Nasdaq et du Dow Jones, le nuage de la crise sanitaire est toujours menaçant pour les investisseurs et les marchés financiers.
La crise sanitaire reste d’ailleurs la principale menace sur le marché des actions et sur l’économie de façon plus large. Les marchés scrutent toujours très attentivement la mise sur le marché d’un vaccin efficace qui pourrait fortement enrayer la progression de l’épidémie à travers le monde.
La campagne présidentielle américaine comme nouvelle source d’incertitude ?
Si les marchés sont surtout réceptifs à l’évolution de la crise sanitaire d’autres paramètres commencent à émerger.C’est notamment le cas de la bataille pour la Maison Blanche. Le débat entre Joe Biden et Donald Trump ce mardi, donnera probablement des indications sur l’attitude des marchés dans les jours à venir.
Les deux paramètres que sont la crise sanitaire et l’élection sont d’ailleurs intimement liés, la gestion de la crise sanitaire aux Etats-Unis par le président sortant étant un facteur décisionnel pour les électeurs.
En Juillet dernier, des analystes boursiers mettaient en avant les réactions probablement baissières des marchés si l’élection américaine venait à consacrer Joe Biden. Les principales préoccupations des marchés ? Les hausses d’impôt. Pour d’autres, la victoire d’un candidat plutôt qu’un autre aurait des impacts différenciés sur les marchés. Ainsi, une victoire de Trump aurait un effet positif sur des valeurs ou des secteurs comme la défense ou les prisons privées. A l’inverse, une victoire du candidat démocrate aurait des effets positifs sur des titres plus écologiques et sur des secteurs comme les énergies alternatives.
Les analystes notent aussi que les trois réélections d’un président républicain depuis 1972 se sont systématiquement soldées par une hausse du dollar dans les 6 mois suivants l’élection. A l’inverse, il semblerait que l’élection d’un président démocrate avec un mandat républicain aurait pour conséquence de faire chuter le dollar. Dans les deux cas de figure, ces évènements se sont produits par trois fois.