Pour ce mois d’avril, les taux d’intérêt continuent de rester très bas. Il n’est désormais plus rare de trouver des taux inférieurs à 1 % pour des prêts une durée de 20 ans. Si les taux restent bas, la durée d’emprunt a quant à elle tendance à augmenter. Quand dans le même temps, le volume des prêts se contracte. Etat des lieux du marché des crédits immobiliers.
Des taux historiquement bas
Trimestre après trimestre, mois après mois, c’est le même constat qui est fait. Les taux sur les crédits immobiliers restent extrêmement bas. Bien que les conditions d’octroi semblent se crisper sur certains points, il n’aura rarement coûté aussi peu cher d’emprunter pour financer un investissement immobilier.
Les chiffres mis en avant par l’Observatoire Crédit Logement montrent que le taux moyen d’un crédit immobilier contracté sans assurance, s’élève à 1,13 % sur les trois premiers mois de l’année 2021. Un taux extrêmement bas et qui tend encore à se contracter. Avec un mois de mars à 1,11 % et un mois d’avril qui devrait afficher un taux moyen de 1,07 %. Des taux tellement bas que pour certains emprunteurs, l’assurance devient le poste le dépense le plus important.
Une dynamique de baisse qui pourrait sembler contradictoire au regard du contexte économique et de l’augmentation du risque de défaillance pour un grand nombre d’emprunteurs. Néanmoins, les organismes de crédits avec le concours et le soutien du Ministère de l’Economie ont pris le parti de continuer à proposer des conditions de crédit particulièrement avantageuses.
Au 26 avril 2021, voici les taux moyens affichés par le comparateur Meilleurtaux.com
Taux / Durée d’emprunt | 7 ans | 10 ans | 15 ans | 20 ans | 25 ans |
Taux considéré comme excellent | 0,26 % | 0,4 % | 0,62 % | 0,73 % | 0,97 % |
Taux considéré comme très bon | 0,4 % | 0,54 % | 0,74 % | 0,9 % | 1,15 % |
Taux considéré comme bon | 0,55 % | 0,65 % | 0,87 % | 1,06 % | 1,30 % |
Pour la lecture de ce tableau, il est important de comprendre qu’un taux bon est déjà meilleur que le taux moyen pratiqué. Mais il n’est désormais plus rare de voir des taux en dessous de 1 % pour une durée d’emprunt de 20 ans.
Comme explication à ce phénomène, on peut avancer deux paramètres. Premièrement, les taux d’intérêt directeurs de la Banque Centrale Européenne restent très bas. Avec une politique accomodante qui devrait perdurer pendant encore au moins plusieurs mois. En second point, la concurrence féroce que se livrent les banques. Le crédit restent en effet un moyen privilégié pour capter et fidéliser la clientèle. Les banques comptent bien en profiter.
Des prêts de plus en plus long
C’est le constat que dresse l’Observatoire Crédit Logement. Depuis décembre 2020, l’organisme note que la durée moyenne d’emprunt s’est allongée d’une année. Elle est aujourd’hui de 19 ans en moyenne. Un phénomène particulièrement visible chez les ménages les plus modestes. Désormais, les emprunts sur une durée comprise entre 20 et 25 ans représentent plus de la moitié des dossiers.
Etonnant lorsque l’on sait que le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a demandé aux banques l’arrêt des prêts sur une durée supérieure à 25 ans. Une demande qui devrait normalement réduire la durée moyenne des prêts. L’allongement de la durée moyenne de l’emprunt constitue aussi mécaniquement un des paramètres explicatifs à la baisse des taux.
Un volume de crédit en baisse
Sous l’effet du confinement et d’une demande de logement en baisse, le volume des crédits octroyés a fort logiquement suivi cette dynamique. Pourtant, il y a quelques mois, le HCSF assouplissait les recommandations adressées aux banques. Avec notamment un relèvement du taux d’endettement maximal de 33 à 35 % ou encore une possibilité de s’affranchir de cette limite pour 20 % des dossiers (au lieu de 15 % précédemment). Ces mesures, bien que facilitatrices de crédit, n’ont pour l’heure pas d’impact réel et significatif sur le volume des prêts.
Si certaines conditions d’octroi semblent s’assouplir, les dossiers sont parfois traités plus sévèrement; Notamment pour les profils travaillant dans des secteurs à risque comme le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration. De plus, les banques semblent demander de plus en plus d’apport personnel pour financer un projet. Sur le premier trimestre 2021, la demande d’apport à l’échelle nationale aurait augmenté de plus de 10 % sur une période de 12 mois glissants. Si certains ménages solvables ont pu accéder à la propriété avec le rehaussement du taux d’endettement de 33 à 35 %, ceux avec peu d’apport voient de plus en plus souvent les portes du crédit se refermer devant eux.