La crypto Solana est souvent citée en tête de liste des « Ethereum killers ». Pourtant, le fondateur de Solana, Anatoly Yakovenko, ne le voit pas de cet œil. Pour lui, Solana se rapproche plus d’un complément à Ethereum que d’un killer. Retour sur ses déclarations.
Solana et Ethereum : deux cryptos complémentaires ?
Dans un podcast de Decrypt, Anatoly Yakovenko s’est exprimé sur le rôle de Solana et sa position par rapport à Ethereum. Le fondateur de Solana reconnaît volontiers qu’Ethereum est le leader du marché. Difficile de faire autrement quand on regarde la capitalisation et la place des deux cryptos dans le classement mondial :
- Ethereum : 164 milliards de capitalisation – 2ème place mondiale
- Solana : 11 milliards de capitalisation – 9ème place mondiale
Ceci dit, Yakovenko ne partage pas l’idée selon laquelle Solana appartient à la catégorie des « Ethereum killers », c’est-à-dire les cryptos qui concurrencent Ethereum.
« Ce qui est drôle pour moi, c’est que les gens appellent Solana un Ethereum killer, mais nous sommes si différents » Anatoly Yakovenko
Pour lui, les deux blockchains sont « presque complémentaires » à bien des égards.
Ethereum et Solana sont « si différents »
La crypto Solana a été lancée en mars 2020. Grâce à sa vitesse de transaction très rapide, la blockchain Solana est devenue populaire pour les applications décentralisées (Dapps) et les NFT (jetons non fongibles).
Depuis The Merge, Ethereum utilise l’algorithme de consensus « proof-of-stake » (ou POS). La blockchain Solana, quant à elle, utilise un consensus mixte qui mélange le « proof-of-stake » et le « proof-of-history ».
Selon Anatoly Yakovenko, il est intéressant de voir quel type de développeurs choisit Ethereum plutôt que Solana. Pour lui, la principale préoccupation d’Ethereum est que la validation doit être extrêmement bon marché.
« Cela ouvre la voie à un réseau décentralisé optimisé pour le consensus à la vitesse de la lumière », a déclaré Yakovenko à Decrypt. « Il y a des cas d’utilisation que vous ne pouvez pas exécuter sur Ethereum que vous pouvez exécuter sur Solana, et c’est là que je commence à voir les devs vraiment choisir Solana plutôt qu’Ethereum. »
Pas d’avenir multi-chaîne
Même si Yakovenko considère qu’Ethereum et Solana sont complémentaires, ils ne voit pas forcément les deux cryptos cohabiter et mener vers un avenir multi-chaîne.
« Je ne sais pas ce qui va se passer, si nous allons avoir un avenir multi-chaînes ou non », a-t-il déclaré. « À l’heure actuelle, lorsque vous utilisez une application, vous êtes toujours conscient que vous utilisez une application Solana ou Ethereum. Et peut-être que les utilisateurs qui sont crypto-natifs se soucient de faire cette distinction. »
Yakovenko a souligné la croissance du marché NFT et l’augmentation du nombre de nouveaux utilisateurs. Pour lui, les futurs utilisateurs ne se soucieront pas forcément de savoir quelle blockchain ils utilisent. Par contre, ils continueront d’utiliser la « killer app » qui les a amenés là.
« C’est cette killer app qui définit l’environnement, dit Yakovenko, ce qui peut conduire à un monde qui n’est pas multi-chaîne mais quelque chose qui ressemble plus à Amazon Web Services (AWS) ou à la distribution concurrentielle basée sur le cloud. »
Yakovenko ne rejette pas pour autant la possibilité que plusieurs blockchains cohabitent. D’après lui, on se dirige plutôt vers « un monde où une très grande partie des transactions, peut-être 90 % d’entre elles, se déroulent dans un seul environnement ».