C’est le mercredi 6 juillet que l’État français a annoncé sa volonté de nationaliser à 100% le groupe EDF via une déclaration de la Première ministre.
Depuis lors le titre d’EDF n’a cessé d’augmenter, le titre du géant de l’énergie a en effet grimpé de près de 30 % en l’espace de quelques jours, si bien que l’État et les responsables d’EDF ont décidé d’un commun accord avec l’Autorité des marchés financiers de faire une demande de suspension de la cotation des titres de capital et cela jusqu’à nouvel ordre.
De plus, les services du ministère des finances ont également ajouté via un communiqué :
« L’État a l’intention de procéder à l’acquisition des titres de capital d’EDF qu’il ne détient pas. L’État mène actuellement les travaux permettant d’en définir les modalités et précisera ses intentions au plus tard le 19 juillet 2022 avant-bourse ».
Ainsi, plus aucun mouvement de marché n’est possible depuis ce mercredi matin, l’action EDF ne peut plus être échangée et le prix de cette dernière reste bloqué à sa clôture du mardi 12 juillet, c’est à dire 10,23 euros. Un niveau qui pour rappel n’avait pas été atteint depuis la fin de l’année 2021 où l’ensemble des marchés étaient globalement à la hausse.
Cette augmentation n’est que l’illustration d’une forte tendance spéculative des fonds d’arbitrage qui désirent faire monter les enchères avec l’État, ce dernier devrait par ailleurs verser une prime aux actionnaires sortant en échange de leur titres.
Volonté de nationalisation, une facture élevée pour le contribuable
Selon les analyses, la facture pour racheter les 16% du capital manquant à l’État afin d’être en mesure de nationaliser l’entreprise s’élèverait à plus de 10 milliards d’euros. Mais la procédure ne s’arrête pas là : pour concrétiser ce projet de nationalisation l’État français va être dans l’obligation de faire ce que l’on appelle une OPA.
Pour rappel le terme OPA signifie offre publique d’achat et désigne une opération par laquelle une entreprise cherche à prendre le contrôle d’une société cotée en achetant ses titres à ses actionnaires.
On parle d’une offre amicale si l’entreprise cible est avertie et s’y montre favorable, cependant celle-ci peut également être hostile. À noter que l’OPA a une durée limitée dans le temps et est soumise au contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF), cette dernière veillant en particulier à l’égalité de traitement des actionnaires ainsi qu’à une bonne information.
D’après les données collectées par le Journal des OPA sur 41 opérations de ce type l’année dernière, la prime en 2021 est en moyenne de 38,4 %. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a prévu une enveloppe de 12,7 milliards d’euros destiné à la nationalisation du groupe ainsi qu’à « d’éventuelles autres opérations ». Cependant pour le moment Bercy n’a pas encore formellement annoncé le montant qui allait être consacré à l’opération de rachat d’EDF.
Les experts de Morgan Stanley avaient en tête un prix de 12,60 euros par action dans le cadre de cette opération, ce qui équivaudrait à une prime d’au moins 60 % comparé au cours du titre à la date du 5 juillet.