L’économie circulaire est une thématique à la mode ces dernières années. Entre volonté affichée de fonctionner en boucle fermée et désir d’inciter à la sobriété, notamment énergétique, la discipline a le vent en poupe. A travers plusieurs exemples concrets, nous allons voir ensemble comment l’économie circulaire tend à se développer. Nous verrons par ailleurs que son développement est fortement conditionné par un changement de paradigme des agents économiques : états, ménages mais aussi entreprises.
Qu’est ce que l’économie circulaire ?
L’économie circulaire est un modèle économique fondé sur plusieurs piliers. On y retrouve des principes forts comme l’éco-conception, le recyclage ou encore la consommation responsable. D’autres thématiques comme l’économie de la performance ou d’autres champs comme l’écologie industrielle sont des éléments constitutifs de l’économie circulaire.
L’économie circulaire fonctionne, comme son nom l’indique en boucle. Elle cherche à se passer de déchets. Si l’objectif reste celui de produire et proposer des biens et des services, l’économie circulaire cherche avant tout à toujours considérer le “comment produire”. Ainsi, elle cherche à limiter le gaspillage et la consommation de matières premières et cherche des sources d’énergies plus vertueuses comme les énergies renouvelables.
Des pistes pour repenser la consommation
Selon une étude de l’Observatoire de la consommation responsable, 59 % des français indiquent avoir modifié leur mode de consommation en y intégrant la considération de leur impact environnemental. Ils sont 40 % à y intégrer les impacts sociaux et sociétaux. Si ces chiffres peuvent sembler encourageant, ils ne disent pas tout de la difficulté à consommer responsable. En effet, dans la même étude, près de 60 % des français estiment qu’il est difficile de consommer de manière responsable. La notion semble aujourd’hui encore abstraite pour un grand nombre d’agents économiques. Présenter des mesures concrètes semble donc urgent.
Au rayon de ces mesures concrètes, il existe pourtant de nombreux champs d’action. Consommer en vrac, se limiter aux produits locaux et aux fruits et légumes de saison, repenser sa mobilité, adopter la mode éthique, opter pour les produits reconditionnés plutôt que neufs. Si les possibilités sont multiples, repenser sa consommation nécessite avant tout un changement de paradigme. Pour certains experts, il est temps de réinventer la possession et de faire prévaloir l’usage d’un bien ou d’un service, à sa détention. Ce bouleversement profond ne pourra être visible que sur le temps long. Il nécessite néanmoins un accompagnement à la fois des entreprises mais aussi des pouvoirs publics.
Mieux considérer la notion d’utilité collective
C’est aussi un pilier sur lequel se construit l’économie circulaire : des valeurs de partage et d’entraide mais aussi et surtout une redéfinition de l’intérêt du particulier vers le collectif. La complexification des sociétés seraient pour certains observateurs, une des variables explicatives de ce retour à la notion de collectif. Pour continuer à se développer, l’économie collaborative aura besoin de ce changement de mentalité, du particulier au collectif.
Le développement d’autres champs liés comme celui de l’économie collaborative, avec des exemples flagrants de réussite comme Blablacar pour la redéfinition de la mobilité sont aussi une manifestation de la prise en considération de l’utilité collective. Ou plutôt de la convergence entre intérêt particulier et intérêt collectif.
L’économie circulaire et l’innovation
Si l’économie circulaire vise à la réduction des déchets ou l’utilisation plus responsable des matières premières, elle ne doit pas se priver d’un socle essentiel : celui de l’innovation. Dans ce domaine, l’économie circulaire pourrait notamment profiter de la transformation digitale pour développer un modèle de durabilité.
Si le numérique fait de plus en plus débat sur les problématiques environnementales qu’il soulève, notamment en terme de stockage de données, il va s’en dire que certains outils restent quand même profitables au développement de l’économie circulaire. Prenons un exemple concret : celui du recyclage des déchets. Selon le directeur du MIT Sensable City Lab, des éléments comme le Big Data et l’IA sont de nature à mieux comprendre et traiter la dynamique de traitement des déchets. Ces deux notions permettent d’augmenter la traçabilité des déchets et d’améliorer la performance du recyclage en fin de cycle.
L’innovation sous le prisme du développement de matières innovantes est aussi un champ de développement très large de l’économie circulaire. La conception des matières est impérativement à repenser pour une économie circulaire vertueuse. Selon Kalina Raskin, directrice générale de Ceebios, les pistes sont à chercher parmi les matériaux “bio-inspirés” comme :
- La ouate de cellulose, qui peut notamment être utilisée comme un isolant
- La création d’emballages à partir de déchets agricoles
- Le développement de revêtements inspirés de la surface des plantes
- Eoliennes à pales flexibles et déformables, inspirés des insectes
- Cuirs textiles développés à base de champignons
Et les exemples sont légions.L’acceptation du modèle promu par l’économie circulaire passe donc en grande partie par sa capacité à proposer des solutions alternatives. Et inéluctablement par l’innovation.
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