L’EUR/USD progresse depuis vendredi, la paire de devises ayant marqué un sommet à 1.0737 tôt ce lundi matin, au plus haut depuis le 13 février.
En effet, l’Euro Dollar a largement profité du recul des anticipations de hausse des taux de la Fed, tout d’abord suite au rapport NFP de vendredi, puis suite à la faillite de plusieurs banques américaines.
Le forex ne pense plus que la Fed va se montrer plus agressive
D’après les marchés à terme de taux, la probabilité d’une hausse de taux de la Fed de 0.25% est désormais de 82.7%, et les investisseurs prennent même en compte une probabilité de 17.3% que la Fed ne remonte pas ses taux lors de sa réunion du 22 mars.
Il s’agit d’un brutal retournement de situation par rapport à la semaine dernière. En effet, suite au discours du patron de la Réserve Fédérale Jerome Powell devant le Congrès US, une intervention qui avait été jugée plus hawkish que prévu, la probabilité d’une hausse de taux de 0.50% avait grimpé à près de 80%. Elle est aujourd’hui de 0%.
Rappelons que les anticipations ont commencé à se retourner vendredi, après la publication du rapport NFP. Les créations d’emplois sont ressorties supérieures aux attentes, mais les salaires ont progressé moins que prévu. Or, cela est encourageant dans le cadre de la lutte contre l’inflation, et réduit donc théoriquement la nécessité de remonter les taux pour contenir la hausse des prix.
La Fed intervient pour éviter le risque systémique
Mais surtout, le weekend a été l’occasion d’annonces majeures de la Fed. En effet, les autorités de régulation bancaire ont annoncé un plan de soutien aux déposants de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank dans le cadre de leurs faillites.
Voir la Fed obligée de prendre les choses en main pour éviter une contagion du système financier réduit aussi largement le risque qu’elle se montre plus agressive, puisque les hausses de taux risqueraient d’occasionner plus de dommages à l’économie, et potentiellement plus de risques systémiques pour le système financier.
D’ailleurs, la banque Goldman Sachs a écrit dans une analyse publiée dimanche que compte tenu « des tensions dans le système bancaire » elle ne s’attend « plus à ce que le FOMC procède à une hausse des taux lors de sa prochaine réunion, le 22 mars ».
En ce qui concerne les prochains événements susceptibles d’influencer le cours EUR/USD, l’IPC et de l’IPP US, mardi et mercredi, seront les prochaines données susceptibles d’influencer les anticipations pour la prochaine réunion de la Fed.
L’attention des traders forex sera ensuite centrée sur la réunion de la BCE jeudi. La banque centrale devrait remonter son taux de 0.50%, ce qui pourrait favoriser la poursuite de la hausse de l’Euro, alors qu’il est de moins en moins probable que la Fed continue à remonter le sien.
L’EUR/USD n’est pas encore sorti d’affaire d’un point de vue technique
À propos du contexte graphique, on notera que le récent rebond a eu peu d’impact. En effet, bien que le test de 1.07 ait constitué un signal encourageant, l’EUR/USD n’a pas été en mesure de se maintenir au-dessus.
Il en est de même pour la moyenne mobile 50 jours à 1.0720, qui a, elle aussi, été brièvement testée lundi matin, comme on le voit sur le graphique journalier ci-dessous :
En d’autres termes, un franchissement confirmé de 1.07/1.0720 sera nécessaire pour améliorer concrètement le profil graphique de l’EUR/USD. Ensuite, les prochains objectifs seront 1.08, 1.09, et le sommet annuel vers 1.1035.
En cas de correction, la moyenne mobile 100 jours à 1.0540 est le premier support important pour l’Euro Dollar, avant le seuil psychologique de 1.05, et le creux de cette année à 1.0482.