Au cours des dernières années, les régulateurs du secteur de la finance en Corée du Sud ont adopté une position assez stricte avec les entités gravitant autour de l’écosystème crypto. Il y a tout d’abord eu l’interdiction des ICO en 2017, puis au cours de la seule année 2021, près de 60 entreprises coréennes liées au secteur de la blockchain ont vu leurs activités être interrompues en raison des directives de la Financial Intelligence Unit. Cependant cette position est petit à petit en train de changer.
Une nouvelle vague de plateformes crypto en Corée du Sud pour l’année prochaine
Aujourd’hui de nombreuses entreprises coréennes ont témoigné de leur intérêt pour le secteur des cryptomonnaies, en particulier le géant de la téléphonie Samsung d’après un article publié sur le site coréen Newspim qui est spécialisé dans les actualités économiques.
Au total plus de sept entreprises coréennes de taille relativement importante ont affirmé leur intention d’établir des plateformes d’échange crypto et cela dans les premiers mois de l’année prochaine. Récemment ces entités ont collaboré avec les régulateurs coréens afin de recevoir une licence leur permettant d’exercer ce genre d’activité d’ici la fin de l’année 2022.
Parmi ces entreprises il est d’ores et déjà possible de nommer Mirae Asset Securities et Samsung Securities, cette dernière a prévu de créer une plateforme qui permettra d’échanger du Bitcoin et de l’Ethereum ainsi que d’autres cryptomonnaies, par ailleurs cette plateforme offrira des services liés aux NFTs. En outre, un responsable de l’une de ces deux entreprises qui a souhaité rester anonyme a déclaré :
« Actuellement, les discussions nécessaires à la mise en place de la plateforme sont en cours de finalisation ».
Les changements progressifs qui affectent actuellement le secteur des cryptomonnaies en Corée du Sud sont étroitement liés à la position du Président nouvellement élu Yoon Suk-yeol sur le sujet.
Ce dernier s’est déclaré comme étant favorable à l’ensemble du secteur et s’est engagé à créer un environnement plus propice à la création d’entreprise crypto pour les acteurs domestiques, cela en réduisant les impôt sur les plus-values réalisées via les investissements en actifs numériques.
Le Président Yoon Suk-yeol a ainsi pris l’engagement d’augmenter le paiement de l’impôt sur le revenu pour le Bitcoin ainsi que d’autres cryptomonnaies de 2 000 dollars à 40 000 dollars. Il s’agit là d’un des taux d’exonération d’impôt les plus élevés au monde. De plus, le Président sud-coréen a également proposé que les ICO (Initial Coin Offering, ou première émission de jetons en français) soient de nouveau approuvées, alors que ces dernières ont pour rappel été bannies en 2017.
La Financial Intelligence Unit surveille toujours étroitement les acteurs du secteur blockchain en Corée du Sud
L’année dernière en Corée du Sud les régulateurs financiers et plus spécifiquement la Financial Intelligence Unit ont annoncé que l’ensemble des plateformes locales spécialisées dans le commerce d’actifs numériques devraient faire des démarches administrative afin de s’enregistrer auprès du régulateur ; et cela dans le but de se conformer aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent du pays.
La Financial Intelligence Unit est également en train de concevoir le cadre juridique qui viendra encadrer l’ensemble des actifs numériques ; dénommée le Virtual Currency Business Rights Act, cette loi examinera si les actifs numériques sont des titres (c’est à dire des actions) et encadrera l’ensemble du commerce des NFTs.
Plus de 60 entreprises n’ont pas été en mesure de remplir ces conditions et ont donc été contraintes de clôturer leurs opérations au mois de septembre 2021. Néanmoins les quatre principales plateformes d’échange du pays (Upbit, Bithumb, Coinone et Korbit) ont passé avec succès les étapes nécessaires et ont ainsi continué de fournir leurs services aux utilisateurs coréens.
D’autres plateformes comme ProBit, Cashierest et Flybit ont réussi à obtenir des certificats de sécurité, ce qui leur offre la possibilité de poursuivre leurs activités dans le pays mais à la condition de ne pas effectuer de règlements en wons, à savoir la monnaie locale.
Pour en savoir plus sur Samsung, n’hésitez pas à consulter notre précédent article sur le sujet.