Pendant que le Royaume-Uni peine à trouver un accord post-Brexit avec l’Union Européenne, elle vient tout juste de renforcer ses relations avec le Canada en signant un accord de continuité commerciale. Cet accord s’inscrit dans la démarche du Royaume-Uni à trouver ou renforcer des liens commerciaux avec d’autres pays après leur sortie définitive de l’UE. Quelles seront les implications économiques de cet accord de continuité pour ces deux pays?
Accord commercial post-Brexit : Le Royaume-Uni en quête de partenaire
Depuis sa sortie de l’UE, le gouvernement britannique multiplie les négociations partout dans le monde en vue de trouver des accords commerciaux favorables au peuple britannique. Si des nations comme le Japon et la Corée du Sud poursuivront avec l’ancien accord commercial, la Nouvelle Zélande, l’Australie et les États-Unis travaillent encore sous les modalités d’un nouvel accord avec le Royaume-Uni.
La volonté commerciale du Royaume-Uni ne s’étend pas uniquement aux pays développés. Il cherche aussi à trouver des partenaires parmi les pays émergents en particulier chez les BRICS. L’Inde et l’Afrique du Sud intéressent beaucoup le gouvernement britannique. L’Ukraine et la Turquie sont deux pays de l’Europe continentale dont Boris Johnson a entamé de fortes négociations commerciales. Les échanges entre l’Ukraine et la Grande Bretagne représentent près d’1,5 milliards d’euros.
Jusqu’à présent, au cours de la période de la transition, le gouvernement britannique a scellé des accords commerciaux avec un total de 50 pays. Le Canada était l’un des pays où l’enjeu d’avoir un accord libre-échangiste était de taille. Avec l’ancien accord , l’AECG, 98% des produits étaient exonérés de tout tarif.
Accord de continuité commerciale: Que signifie-t-il pour le Canada et le Royaume-Uni ?
A l’instar des autres pays d’Europe, le Royaume-Uni commerçait avec le Canada sous l’auspice de l’Accord économique et commercial global notamment connu sous le nom de CETA. Cet accord prévoit la réduction drastique des barrières tarifaires et non-tarifaires aux échanges commerciaux; jusqu’à 99% de d’abaissement des barrières est prévu dans l’accord.
Garantir la protection de la AECG était dans l’intérêt des deux nations car la valeur des échanges entre ces deux représentaient 29 milliards de dollars en 2019. De plus, que ça soit le Canada ou l’Angleterre, ils font face à des difficultés en termes de négociation commerciale.Le Canada, lourdement sanctionné par l’administration Trump devait sécuriser l’accord commercial avec l’Angleterre, qui lui fait face au durcissement de bruxelles quant aux modalités de l’accord post Brexit.
Accord incomplet: D’autres chantiers sont à explorer !
Le gouvernement britannique entend à élargir le champ de négociation de la AECG avec le Canada. Il espère inclure la libéralisation des services financiers dans le cadre d’un nouvel accord. Etant donné que la AECG ne tient pas compte de la mobilité des services, ce sera opportun de l’inscrire. D’autant plus que les services représentent 80% de l’économie britannique.
Cependant, l’agriculture, en particulier la production laitière demeure un des sentiers qui préoccupe les deux pays dans le cadre de la continuité de la AECG. Si le gouvernement britannique avait déclaré que la libéralisation des échanges aurait profité aux producteurs de lait canadiens. De l’autre côté, les producteurs de lait canadiens affirment qu’ils perdaient près de 450 millions de dollars à cause de trois accords commerciaux dont la AECG.
BRICS: Termes utilisés pour désigner le bloc formé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
CETA: Comprehensive Economic and Trade Agreement
Questions & Réponses (0)