Le secteur bancaire européen est attaqué en matinée, avec un indice DJ STOXX de la spécialité en retrait de -0,8% peu après 9h30, soit la moins bonne performance sectorielle du vieux continent derrière l’automobile (-0,9%). A Paris, cela se traduit pas des replis supérieurs à 2% du côté de la Société Générale, du Crédit Agricole et de Natixis, tandis que BNP Paribas rend -1,5%.
Les marchés s’inquiètent à nouveau de la solidité des banques européennes, après une actualité plutôt préoccupante de ce point de vue. Le rapport publié hier par la Fédération Bancaire allemande (BdB) est notamment en cause, en ce qu’il tend à conclure que les principales banques allemandes pourraient avoir besoin de 105 Milliards d’Euros de recapitalisation pour assurer le passage au système prudentiel dit “Bâle III”. Pour l’heure, le flou règne sur les exigences exactes du Comité de Bâle, cet organisme qui supervise la solidité des établissements financiers mondiaux. Mais si les exigences en terme de capitaux propres contra-cycliques, les plus solides, étaient rehaussées à 4% voire 6% contre 2% actuellement, la facture pourrait être salée pour certains établissements. Une chose est sûre, les milieux financiers en sauront plus à l’issue de la réunion du Comité qui se tient aujourd’hui, et qui devrait arrêter les dispositions de la nouvelle réglementation, durcie pour tenter d’empêcher le type de crise financière qu’a connue la planète depuis la mi-2007. Pour l’heure, la première victime des annonces de la BdB est l’Euro, dont le cours a flanché de 1,2880 à 1,2801 depuis la publication du rapport.
En outre, la situation de l’Anglo Irish Bank inquiète. L’établissement irlandais, sauvé de la faillite à grands renforts de milliards par Dublin, n’est pas parvenu à se redresser, alimentant les rumeurs de liquidation. La situation est d’autant plus problématique que le soutien à la banque plombe les comptes de la République. Hier, le gouvernement irlandais a rencontré le commissaire européen à la concurrence Joaquin Almunia pour évoquer l’Anglo Irish. Selon les données de Bloomberg, l’Etat a dépensé 22,9 Milliards d’Euros depuis la nationalisation de l’AIB en janvier 2009 pour la maintenir à flot. Dublin s’est pour l’heure refusé à évoquer ouvertement une liquidation, la piste privilégiée étant une forme de scission dont les termes restent à définir.
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