Le président américain Joe Biden a pris le vendredi 07 octobre 2022 des décisions qui ont immédiatement impacté le secteur des semi-conducteurs sur le marché asiatique. Son intervention s’est faite en faveur d’une réappropriation du secteur par les USA. La lutte technologique que se livrent les deux géants économiques a ainsi pris un tournant clé. Car les mesures fermes du président des États-Unis implique notamment une limitation du volume de semi-conducteurs exportés vers la Chine.
Les actions des fabricants de semi-conducteurs en baisse de 240 milliards USD à la réouverture des marchés
Ce week-end était un week-end prolongé sur plusieurs bourses asiatiques, en raison de diverses célébrations. Il y avait notamment la fête nationale de Taïwan, la célébration du hangeul day en Corée du Sud (jour de l’alphabet coréen) et des activités sportives au Japon. Mais dès que les bourses se sont remises en activité, les investisseurs ont immédiatement réagi aux propos tenus par Joe Biden quelques jours plus tôt. Les actions des sociétés de semi-conducteurs et affiliés ont enregistré une baisse qui illustre clairement les craintes des investisseurs.
Du côté de la Corée du Sud, c’est Samsung qui a vu sa valeur chuter de près de 1,5% entre le vendredi 07/10 et le mardi 12/10. Sur la même période, la valeur Sony au Japon a connu une baisse d’environ 4%. La plus grande dégringolade sur le marché des semi-conducteurs est à mettre à l’actif de la plus grande fonderie au monde, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company Limited), qui produit plus de 50% des puces utilisées par des entreprises tierces. Son action a perdu plus de 8% depuis les annonces de Joe Biden.
#USA : Joe Biden donne officiellement le coup d’envoi de la guerre des semi-conducteurs : le département américain du Commerce bloque les exportations de micropuces américaines vers la Chine. Et les sociétés chinoise s’effondrent en bourse. 1/2
— Edoardo Secchi (@EdoardoSecchi_) October 10, 2022
Aux États-Unis et en Chine aussi, les principaux protagonistes, il y a évidemment eu une réaction. Intel, Nvidia et AMD, ont respectivement perdu 9%, 14% et 17% de leur valeur dans la journée du mardi. Selon Bloomberg, la valorisation des entreprises du secteur des semi-conducteurs s’est effritée de près de 240 milliards de dollars US.
Une véritable guerre de technologies, les USA veulent conserver leur avance
Au cours des quatre dernières décennies, la Chine est progressivement devenue le principal rival économique des États-Unis dans. La production de semi-conducteurs est l’un des secteurs dans lesquels la Chine a notamment fait une remarquable progression. Même si l’activité chinoise en la matière est encore loin derrière celle de Taïwan, des USA ou encore de la Corée du Sud, le président Xi Jinping a clairement l’intention de faire de son pays le prochain leader mondial.
De son côté, les États-Unis tiennent à préserver leur place de première puissance économique et militaire. Joe Biden craint notamment qu’en plus de s’en servir sur le plan économique, la Chine utilise les semi-conducteurs à des fins militaires (pour l’espionnage notamment). Voilà pourquoi le président américain a annoncé la restriction des exportations de certaines puces vers la Chine. Les puces concernées sont principalement celles utilisées pour les dispositifs d’intelligence artificielle et d’informatique quantique.
Cette décision intervient trois semaines après la prise d’un décret visant à contrôler les investissements étrangers aux États-Unis. Elle est par ailleurs prise deux mois après le « Chips and Science Act », consistant en l’octroi, par le gouvernement américain, de subsides aux entreprises spécialisées dans la fabrication de semi-conducteurs. Donald Trump avait déjà posé des actes similaires, en interdisant en 2018 la livraison de micro-puces américaines à ZTE Technologies. Il s’était ensuite rétracté quelques mois plus tard, alors que le groupe ZTE était au bord de la faillite.