L’accord trouvé entre Dexia et la Commission Européenne sur le plan de restructuration de la banque trouve du répondant sur le marché avec un titre en hausse de 6% autour de 4,27 Euros à Bruxelles, soit largement le rebond le plus significatif observé sur le CAC40. Il faut dire que comme l’ensemble du secteur bancaire, Dexia sort d’une semaine délicate avec 11% de baisse pour le titre qui était même repassé sous les 4 Euros vendredi.
Dexia a notamment pour objectif de réduire ses coûts de 15% (soit 600 Millions d’Euros, dont 350 ME ont déjà été réalisés en 2009), et va céder Dexia Crediop, Dexia Sabadell et Dexia Banka Slovensko sous 3 ans. La vente d’AdInfo et de l’assurance turque est également programmée. Dexia limitera en outre le versement de dividendes, le recours aux instruments hybrides et les acquisitions pour une période de deux ans. Dexia affirme que ses efforts lui permettront de sortir du plan de garantie des Etats français, belge et luxembourgeois d’ici le 30 juin prochain. D’ici 2014, le bilan de la banque sera réduit de 35%.
Le recentrage opéré structurera Dexia d’une part autour de ses marchés historiques français et belge, d’autre part dans la banque de détail et commerciale en Belgique, Luxembourg et Turquie, et enfin dans la gestion d’actifs, l’assurance et les services aux investisseurs.
Hier lors d’un point presse, l’administrateur délégué du groupe, Pierre Mariani, a estimé que l’année 2010 sera plus difficile que 2009, du fait de l’accélération de la mise en oeuvre de ce plan. « Le fait qu’on ait réduit très fortement nos besoins de financement à court terme pèse sur la profitabilité sans qu’on ait encore le plein effet des mesures de réduction de nos portefeuilles », a expliqué Pierre Mariani. A l’issue de la réorganisation des activités de Dexia, la part de la banque de détail dans les revenus atteindra 60% à partir de 2014 et le financement des collectivités territoriales, le métier historique de Dexia, ne représentera plus que 20%, le solde provenant de la gestion d’actifs, de l’assurance et des services aux investisseurs.
Charles Ledoux
