Boursier.com : Le premier semestre semble avoir été riche en missions pour Trans Consult International…
A.M. : Effectivement, outre nos clients traditionnels, nous avons consacré le premier semestre à la reprise des chantiers Baudet à Saint-Nazaire, que je préside désormais. Nous nous sommes concentrés sur ces chantiers dès janvier, en mobilisant toutes nos ressources internes. Au deuxième trimestre, nous avons été appelés sur un autre dossier majeur : Heuliez Véhicules Electriques. L’administrateur judiciaire nous a confié la direction de cette filiale d’Heuliez, dans le contexte qui a vu Bernard Krief Consulting ne pas pouvoir lever des fonds. Il fallait une personnalité indépendante pour diriger la société et mener à bien les négociations de cessions. J’ai donc instruit tous les dossiers et notamment la reprise par les allemands de ConEnergy et Kohl.
Boursier.com : Vous avez indiqué vouloir amorcer un changement stratégique. De quoi s’agit-il ?
A.M. : Nous avons amorcé une évolution dans notre modèle de développement, en ajoutant à nos compétences de prestataire de services, le rôle d’investisseur. C’est une vraie stratégie de diversification avec des investissements en cash, en plus de notre rôle historique de redressement d’entreprises.
Boursier.com : Avez-vous appliqué cette stratégie dans le cas des Chantiers Baudet ?
A.M. : Nous avons investi 4 ME environ avec le FCBE (Fonds de Consolidation et de Développement des Entreprises), dans un contexte difficile et troublé pour le secteur. Trans Consult International détient la majorité, 51% du capital, aux côtés des cadres de l’entreprise et du FCBE, via la holding Financière Chantiers Baudet.
Boursier.com : Quelles sont les autres références de Trans Consult International ?
A.M. : Les pianos Pleyel, avec la relance en 2002 de la prestigieuse marque de pianos, la fermeture de l’usine d’Alès en 2007 pour la réinstaller sans conflit social à Saint-Denis. La Salle Pleyel, Hamm, Le Lido, Fabre-Domergue, Or Brun, France-Soir, Le Progrès de la Gendarmerie Nationale, Hoche Financement, Couach, Voxan… De façon générale, nous aimons redresser des belles endormies, des marques prestigieuses qui reposent sur un savoir faire unique et qui sont à un tournant de leur histoire.
Boursier.com : Quelles sont les missions sur lesquelles Trans Consult International est engagé au deuxième semestre ?
A.M. : La mission Heuliez Véhicule Electrique va continuer au deuxième semestre, pour le compte des repreneurs qui m’ont appelé pour les aider durant cette période de transition, notamment pour faire l’interface avec les autorités qui vont octroyer les prêts et donc aider le projet de développement. Par ailleurs, nous recevons beaucoup de dossiers d’entrepreneurs souhaitant que nous les aidions dans le développement de leur entreprise. Notre stratégie est donc désormais de les accompagner à la fois comme prestataires, grâce à notre capacité interne de redressement d’entreprises, mais aussi comme investisseurs. Il s’agit bien souvent d’entreprises qui n’intéressent pas les fonds d’investissements classiques. Personnellement, je crois bien plus aux valeurs attachées aux marques, à leur savoir-faire à leur histoire, qu’à l’EBITDA ou aux différents taux de marge…
Boursier.com : Trans Consult International s’est introduit sur le Marché Libre fin 2008. Pour quelles raisons ?
A.M. : Je suis confronté, durant mes missions, aux besoins de financement des entreprises et reste persuadé que la Bourse est un vrai moyen de lever des fonds et de drainer des capitaux vers les small caps. La Bourse est aussi synonyme d’exigence et crée autant de droits que de devoirs pour l’entrepreneur. Aujourd’hui, je ne regrette pas d’avoir coté la société, en temps voulu, nous envisagerons la possibilité de lever des capitaux, mais la période n’est toujours pas propice…