Boursier.com : En cette période de crise, quelle est la situation sur le marché du champagne ?
B.P. : Les vins de champagne ne sont pas épargnés par la crise. Presque tous les segments sont touchés y compris le haut de gamme. Les ventes à l’export ont accusé le plus fort repli, notamment aux Etats-Unis où les ventes ont baissé de près de 21%. Globalement, en 2008, le marché du champagne a reculé de 4,8% en volume. Cependant le marché reste porteur comme le montre son histoire. Entre 1960 et 2008, le nombre de bouteilles vendues a été multiplié par 6,5 avec 322 millions de bouteilles commercialisées l’an passé.
Boursier.com : Concernant Boizel Chanoine, comment s’est déroulé l’exercice 2008 ?
B.P. : Après un très bon début d’année, la fin 2008 a été plus difficile notamment au dernier trimestre malgré un bon mois de décembre. Nous sommes néanmoins satisfaits de cet exercice 2008. Avec un chiffre d’affaires de 300,65 ME en repli de 3,5% à taux de change constant, nous sommes parvenus à augmenter notre marge opérationnelle à 16,9% (+0,8 points) grâce à une meilleure maîtrise des coûts et aux hausses de tarifs notamment dans les filiales acquises en mars 2006 (Maison Burtin et Champagne Lanson).
Boursier.com : Comment se présente l’exercice en cours ?
B.P. : Il serait présomptueux de prévoir quoi que ce soit à l’heure actuelle. Le mouvement de déstockage n’est pas encore terminé en aval et la reprise sera lente. Le premier semestre sera en décroissance (il est à noter que l’effet de base n’est pas très favorable puisque le S1 08 avait été très bon). Néanmoins, il faut souligner que le dernier trimestre de l’année représente près de 50% des ventes. Les performances réalisées en début d’année sont donc à nuancer. Par ailleurs, après plusieurs années d’inflation, nous devrions bénéficier d’une relative modération dans l’évolution du prix du raisin.
Boursier.com : Quelle est votre stratégie dans un tel contexte ?
B.P. : Aujourd’hui, Boizel est présent dans tous les réseaux de distribution. Dans la vente par correspondance avec Boizel, dans les GMS avec Lanson, Tsarine ou Alfred Rothsild, dans la distribution sélective avec Lanson, De Venoge ou Philipponnat et enfin dans le haut de gamme avec de nombreuses cuvées Prestige. Cette diversité nous offre une flexibilité que la plupart de nos concurrents ne possèdent pas. D’autant qu’après une crise, la reprise a toujours lieu par le bas. Notre présence sur le segment “low cost”, longtemps décriée par le passé devrait donc nous être bénéfique cette année.
Boursier.com : Un petit mot sur le cours de bourse ?
B.P. : Aujourd’hui, le cours de bourse ne veut plus dire grand chose. Il est clair que ce ne sont pas les actionnaires historiques qui vendent leurs titres. Jamais depuis notre arrivée sur le marché parisien en 1996, le titre Boizel n’est retombé sous le cours d’introduction. Entre fin décembre 1996 et fin décembre 2008, nos fonds propres ont été multipliés par 8,5, notre chiffre d’affaires par dix et notre bénéfice net par près de 11. Or entre ces deux dates, le cours de bourse n’a été multiplié que par 5 !
Questions & Réponses (0)