Boursier.com : Quelle a été l’ampleur de la baisse d’activité fin 2008 pour les différents segments de Carbone Lorraine ?
E.T. : Le chiffre d’affaires du dernier trimestre est en hausse de 6% à périmètre et changes constants et de 10% en valeurs historiques. Nous avons bénéficié d’importantes livraisons en équipements anticorrosion. Sur l’ensemble de l’année 2008, et sans tenir compte des balais automobiles en cours de cession, le chiffre d’affaires du Groupe s’élève à 662 ME, en progression de 10% à périmètre et changes constants et de 8 % en valeurs historiques. La conjoncture économique a commencé à affecter nos activités dans leurs débouchés industriels traditionnels. Néanmoins, le nouveau positionnement du Groupe sur les marchés des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et de l’Asie a permis d’afficher une croissance forte, y compris au quatrième trimestre, conforme aux objectifs annoncés sur l’année.
Boursier.com : Vous avez indiqué prendre des mesures de réduction de coûts ainsi que diminuer les investissements en 2009, pouvez-vous détailler l’ensemble de ces mesures ?
E.T. : Au delà de nos facteurs de résistance, la conjoncture actuelle nous a incités à mettre en oeuvre des mesures d’adaptation dès le début de l’année 2009. Le plan Expansion 2011 que nous avions présenté en septembre dernier incluait un volet d’investissements industriels dont nous avions alors souligné le caractère modulable. Nous avons décidé de réduire le budget d’investissements 2009, il pourrait atteindre 55 ME. Nous avons également engagé un plan de réduction des coûts visant un gain de 15 millions d’euros, ces actions porteront essentiellement sur des gains en frais de structure. Enfin, de façon à accroître notre génération de cash, un chantier visant une réduction d’au moins 10 % du BFR via l’optimisation de la ” supply chain ” a été récemment lancée. Ces actions sont importantes, car elles permettront une nouvelle amélioration de l’efficacité opérationnelle du Groupe en 2009. Elles nous rendront plus forts et bien préparés à reprendre le chemin de la croissance durable.
Boursier.com : Si l’environnement économique devait rester difficile au-delà du premier semestre 2009, envisageriez-vous de nouvelles mesures et si oui, lesquelles ?
E.T. : Carbone Lorraine a démontré par le passé sa capacité à s’adapter aux situations difficiles. Si la situation ne s’améliore pas, nous serions en mesure d’aller plus loin dans nos plans d’économies avec comme préoccupation d’être prêt en cas de rebond sans remettre en cause notre plan de croissance sur les marchés porteurs que sont les énergies renouvelables, le transport, l’efficacité énergétique et les marchés asiatiques.
Boursier.com : Vous ne faites pas de prévisions chiffrées pour l’exercice 2009. La tendance observée en janvier et février est-elle similaire à celle de fin 2008 ?
E.T. : La nette détérioration de la conjoncture se manifeste par une baisse sensible des ventes sur nos marchés traditionnels. Les ventes du premier trimestre seront donc en décroissance sensible. Cette tendance défavorable devrait être atténuée sur l’ensemble de l’année par le haut niveau du portefeuille de commandes en équipements anticorrosion fin 2008 et par notre positionnement sur les énergies renouvelables. Dans le contexte actuel nous ne voulons pas nous aventurer à vous donner une guidance chiffrées mais nous n’avons pas d’inquiétude quant à notre capacité à maintenir notre objectif de rentabilité de bas de cycle.
Boursier.com : Pourquoi réduire le dividende alors que le résultat net progresse ?
E.T. : Le Conseil d ‘Administration proposera à l’AG un dividende de 0,62 E, représentant une distribution totale de 8,7 ME, soit 30% du résultat net consolidé. Il sera proposé aux actionnaires de recevoir ce dividende sous forme d’actions avec décote afin de permettre au groupe de consacrer son cash à la croissance future. Nous respectons notre politique de distribution de dividende qui se situe entre 30 et 40% du résultat net, c’est le bas de la fourchette cette année. Il nous a paru raisonnable de se placer à ce niveau compte tenu de la situation économique actuelle.
Boursier.com : Quelle est désormais votre politique en matière d’endettement, (le ratio d’endettement est passé de 62 à 93 en 2008, NDLR) ? Quel niveau d’endettement souhaitez-vous idéalement maintenir ?
E.T. : La hausse de notre endettement net est principalement due à notre politique d’acquisitions ciblées. En 2008, nous avons réalisé 4 acquisitions pour un coût de 100ME. Notre ratio d’endettement net / fonds propres s’établit à 0,93 et notre dette nette qui inclut l’acquisition de Calcarb fin 2008 représente 2,7 fois l’ebitda 2008, qui lui n’intègre pas encore l’ebitda de Calcarb. Nous finançons donc notre croissance actuelle et future en conservant une structure financière satisfaisante. Ceci est d’autant plus remarquable que les 3 dernières années ont été des années d’investissements élevés.Notre objectif est de respecter nos covenants par une optimisation de notre BFR, de notre efficacité opérationnelle en gardant intacte nos marges de manoeuvre financières pour pouvoir bénéficier de la reprise lorsqu’ elle aura lieu.
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