Boursier.com : Qu’attendez-vous des plans de relance gouvernementaux ?
G.F. : Il est difficile à ce stade de mesurer l’impact de ces plans de relance… Il s’agit tout de même d’une injection massive de liquidités dans le circuit économique. Dans quelle mesure cela sera-t-il suffisant pour colmater les brèches et couvrir les pertes ? Quoiqu’il en soit, le véritable impact sur l’économie réelle ne devrait pas intervenir avant fin 2009…
Boursier.com : Comment voyez-vous évoluer la situation d’ici là ?
G.F. : Les chefs d’entreprise n’ont aucune visibilité sur l’évolution de leur activité ! Les consommateurs sont tétanisés en partie à cause de la médiatisation de la crise. La violence du ralentissement économique est quasiment sans précédent.
Boursier.com : L’activité économique va-t-elle véritablement redécoller en 2010 ?
G.F. : La croissance mondiale de ces dernières années été portée par la ‘financiarisation’. Face à la montée en puissance des pays émergents, c’est le mécanisme de l’effet de levier qui a permis d’améliorer le pouvoir d’achat en Occident… Cet effet ne jouera plus de la même manière à l’avenir. La croissance mondiale ne devrait donc pas retrouver de sitôt un rythme de progression de +4 ou +5%.
Boursier.com : Que peut-on espérer sur les marchés actions dans ces conditions ?
G.F. : On devrait avoir des tentatives de rebond au cours des prochains mois alors que la correction opérée récemment a sans doute été trop violente. La tendance devrait toutefois être assez heurtée avec le maintien d’une forte volatilité. Le véritable mouvement de reprise ne devrait pas avoir lieu avant 2010… Il convient toutefois de souligner que l’on peut actuellement se constituer un portefeuille de belles valeurs à des prix très attractifs.
Boursier.com : Quels dossiers doit-on privilégier dans cette optique ?
G.F. : Dans une optique d’investissement à 5 ans, on peut actuellement se placer sur Total, LVMH, L’Air Liquide ou Schneider…
Boursier.com : Que pensez-vous des banques ?
G.F. : Les banques doivent être jouées uniquement en ‘trading’. Elles demeurent fondamentalement trop dangereuses, alors que la visibilité fait ici totalement défaut. On essaye de différer dans le temps la vérité des comptes. Les dirigeants des banques ont été dépassés par l’inventivité de leurs équipes. Les modèles mathématiques mis en place comportaient des erreurs d’appréciation face à la réalité de l’histoire économique. Les marchés ont également poussé dans le sens de retours sur investissements trop élevés, ce qui a conduit à des prises de risques inconsidérées.
Boursier.com : Arkeon est spécialiste des valeurs moyennes, quels titres recommandez-vous ?
G.F. : Nous apprécions Boiron qui évolue sur le marché acyclique de l’homéopathie. Après un bon exercice 2008 malgré divers facteurs adverses, la croissance devrait de nouveau être soutenue en 2009 par l’international et les ventes de spécialités. Par ailleurs, la société va poursuivre ses efforts de promotion dans des régions clés comme l’Amérique du nord ou l’Europe centrale, où le marché de l’homéopathie a encore un potentiel important. Le potentiel d’optimisation des marges reste élevé grâce à des effets de levier qui joueront encore… Nous aimons bien également Rubis. Ce spécialiste du stockage et de la distribution d’énergie présente d’intéressantes caractéristiques défensives. Acteur quasi incontournable dans le stockage, il bénéficie d’un niveau élevé de récurrence de son activité, d’un fort ‘pricing power’ et il engrange actuellement les premiers fruits de son expansion organique. Doté d’une situation financière solide, Rubis est aujourd’hui en position favorable pour profiter de la crise actuelle et poursuivre à bon compte sa stratégie de consolidation sectorielle.
Boursier.com : Avez-vous d’autres dossiers en vue ?
G.F. : 1000Mercis présente des perspectives 2009 plutôt positives, avec un carnet de commandes nettement supérieur à l’an dernier, au moins jusqu’à fin février. Il profite de tendances favorables telles que la bascule de nouveaux clients vers des approches d’emailing, notamment le secteur du luxe, et la priorité donnée par les clients, de façon de plus en plus marquée, à leurs budgets de fidélisation de leur propre clientèle qui présentent des retours sur investissement quasi immédiat. La crise va permettre au marché de 1000Mercis de gagner en crédibilité et au groupe de prendre des parts de marché, du fait des difficultés financières des acteurs de taille plus réduite et de l’inertie des structures intégrées des grands groupes, moins réactives, alors que les clients recherchent de la souplesse pour s’adapter en temps réel. Bref, 2009 pourrait presque être vue comme une véritable rampe d’accélération pour l’entreprise !
Boursier.com : Un dernier exemple pour conclure ?
G.F. : ABC Arbitrage est spécialiste des arbitrages non directionnels qui permettent d’obtenir des rendements positifs quelles que soient les conditions de marché. La firme a été l’un des rares acteurs à pouvoir bénéficier des conditions de marché en 2008, la volatilité élevée et les volumes importants lui ayant offert un cadre particulièrement favorable à ses activités. Les résultats 2008 devraient ainsi ressortir en nette progression par rapport à 2007…
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